Culture

Brahim Bihi, une vocation nommée «Théâtre pour enfants»

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Brahim Bihi, portant casque et muni de son scooter, se faufile dans les dédales de la métropole pour se déplacer d’une activité à une autre, d’un rendez-vous à un autre. C’est ainsi qu’est rythmée sa vie depuis qu’il est arrivé à Casablanca en 1995 en provenance de la France. Il est animateur de théâtre pour enfants, coach de team building et président de l’association l’Eac-L’boulevart. Ce père de famille a deux filles de 9 et 11 ans. Quand il lui reste du temps, il répond à diverses autres sollicitations à titre professionnel ou bénévole, lui qui arrive difficilement à dire non. Son talent de comédien, sa physionomie et son visage bon enfant lui ont valu de tourner divers spots publicitaires. Il anime 25 heures de théâtre par semaine dans des ateliers pour enfants. Il est avec Amine Azadi formateur de «Tous en scène», un programme de douze mois cofinancé par l’Union européenne et destiné à préparer une jeune génération de 20 animateurs de théâtre pour enfants défavorisés dans les quartiers de Sidi Bernoussi et Sidi Moumen. C’est lui et son binôme qui ont proposé ce projet à la Fondation des arts vivants qui l’a accueilli à bras ouverts. Ce Marocain qui ne parle que le français au Maroc pays d’origine de son père, ce Français dont le nom arabe sonne bizarrement en Hexagone, n’est ni l’un ni l’autre. C’est un homme de 43 ans qui a gardé son âme (universelle) d’enfant, il l’a entretenue au point de n’évoluer qu’au milieu des enfants, loin de la violence des adultes. Enfant, adolescent, jeune, il a toujours été un adepte de l’esprit des colonies de vacances, des ateliers et toutes les activités ludiques pour les enfants inscrits dans les centres aérés en France. Espaces qui l’ont vu grandir depuis ses 5 ans et où il a passé ses meilleurs moments. A 17 ans, il est animateur dans l’un de ces centres, à 25 ans directeur, sa spécialité était le théâtre. A 28 ans, il vient un peu par hasard au Maroc, un pays où il y a tout à construire, tout à développer, dans pleins de domaines, notamment le théâtre pour enfants. Il passe une année difficile avant d’œuvrer dans la Fondation des œuvres laïques (F.O.L). C’est là qu’il rencontre les deux architectes du L’boulevard, Momo et Hicham Bahou, déjà de grands mordus de la musique avec leur armée de bénévoles, il suit de près l’aventure avant de devenir le président de l’Eac-Lboulevard quelques années, plus tard. Un président qui ne se prend pas trop au sérieux ! Toujours à l’écoute des enfants, de leur vérité, toujours sensible à leurs soucis et besoins, Bihi développe dès ses premiers ateliers au Maroc une nouvelle conception du théâtre pour enfants. Pour lui, cette activité est un moyen ludique permettant aux bambins de s’épanouir, de s’exprimer, d’être eux-mêmes, de canaliser leur énergie, de développer leur personnalité, de raconter leur histoire, leur vision du monde. Pour lui, le théâtre pour enfants n’est pas l’art de faire subir le dictat des adultes aux enfants, celui de leur imposer un texte qui les dépasse, les utiliser comme des marionnettes dans une rude compétition, pour aboutir à un spectacle final qu’on jugerait, un produit consommable par les parents à la fin de chaque année. Une vision du théâtre, une attitude profondément constructive et sereine qu’il transmet dans le programme «Tous en scène».

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