Culture

Bravosky, l’homme qui arrête le temps

© D.R

Il a l’air impatient, très impatient. A le voir courir tout agité, on le croirait fou ! Ce soir, dans ce café de Rabat, sa présence ne passe pas inaperçue. Pas seulement pour son hyperactivité, mais parce qu’il s’appelle Karl Bravosky. Ici, tout le monde semble le connaître et ceux qui ne le connaissent pas encore ne tardent pas à le faire. «Vous fumez, monsieur ?», demande-t-il au client assis à la table d’à côté. L’homme répond avec un large sourire qu’il ne fume pas. Karl lance sa main derrière l’oreille de son interlocuteur et sort un briquet rouge : «Et ça ? Ne me dites pas que vous ne fumez pas !», plaisante-t-il. Ne lui-demandez pas comment il fait, puisqu’il ne vous révèlera certainement pas les secrets de ses tours de magie. «Attendez, je ne suis pas magicien !», insiste-t-il, sérieusement, cette fois-ci. Pour le commun des mortels, ce serait difficile à comprendre, mais qui ne risque rien n’a rien. Alors essayons de prendre le temps de saisir le secret de cet artiste particulier. D’abord une précision : Karl ne fait pas de la magie, mais de la télékinésie qui consiste à déplacer les objets par la pensée. Une pratique basée sur le pouvoir psychique et sur l’énergie de l’esprit.
Alors là, imaginez que vous êtes dans l’un des épisodes de la fameuse série X-Files : vous pouvez y croire comme Fox Mulder, ou plutôt épouser les doutes de sa coéquipière, Dana Scully. Scientifiquement parlant, la télékinésie n’est pas vérifiée et il sera donc impossible de prouver qu’il existe effectivement une énergie de l’esprit qui peut agir sur des objets. Mais, les parapsychologues, eux, optent plutôt pour le juste milieu en affirmant que c’est possible , mais que cela  n’arriverait pas à faire déplacer les objets. Pourtant, ce que Karl a fait et compte faire nous met carrément «aux frontières du réel» qu’on n’aura pas à l’expliquer. Et cette «étrangeté» donne plus de piment aux expériences. A preuve, Karl ne peut plus faire un pas dans le centre-ville de Rabat sans être interpellé par des admirateurs qui l’ont vu à la télévision, lundi soir, à l’occasion de sa conférence de presse tenue le même jour.
Le public marocain est attiré par le paranormal, surtout lorsque Karl gratifie ses fans de quelques tours qui les laissent ébahis. On ne parle pas seulement de faire apparaître un briquet, mais de bien plus comme tordre une cuillère ou une clé. Et là, ce serait plus prudent d’utiliser une clé dont vous n’avez plus besoin, car une fois tordue, elle ne sera plus opérationnelle. «Non, impossible de rendre la clé comme elle était, mais gardez-là c’est une source d’énergie», lance Karl à une jeune femme, surprise de voir sa jolie clé sacrifiée en quelques secondes.
Comment Karl a-t-il pu ramollir un bout de métal? «C’est la charge de l’énergie qui en est à l’origine et son effet est impressionnant». Avec une énergie aussi explosive, Karl va, certainement, attirer des spectateurs de tout le Maroc le 17 février à Rabat.
A 19h30 précisement, il arrêtera au moyen de la force mentale l’horloge géante accrochée sur la façade de la poste centrale. «C’est mon challenge !», s’exclame-t-il, très enthousiaste. Ce sont les défis qui fournissent à Karl son énergie. Très anxieux de réussir «son projet mental», il s’y prépare avec l’aide de la wilaya qui lui accorde toutes les facilités techniques pour monter son show. Une tour de 5 à 6 mètres de hauteur sera installée devant la façade de la poste et la circulation sera momentanément arrêtée tout au long de cette expérience.
Besoin de concentration oblige, pour arrêter l’horloge la plus célèbre de Rabat, il faudra à Karl entre 45 mn et une heure de préparation pour démontrer «qu’il est possible de contrôler mentalement à distance des objets et les faire réagir physiquement à travers la force mentale». Ce ne sera pas la première fois que ce professionnel de la télékinésie s’en «prend» à une montre. Il a déjà affolé et immobilisé les aiguilles de plusieurs montres, à la demande de leurs propriétaires. «J’adore les montres, parce que c’est l’unique objet qu’on n’oublie pas de porter, même si le téléphone portable est de plus en plus utilisé à cette fin», constate-t-il, en riant.
Ce n’est pas la première fois que ce superman du paranormal atterrit au Maroc. Il dit vouer une admiration particulière pour ce pays voisin du sien, l’Espagne. S’il s’y est attaché , c’est en raison de la chaleur humaine qu’il ressent auprès des Marocains qui l’appellent déjà : « l’homme qui arrête le temps». «J’ai choisi un boulot de solitude et je ne le regrette pas», confie-t-il. Après ses spectacles face à des centaines de personnes éblouies, l’artiste se retrouve seul à la tombée du rideau. Sitôt les feux de la rampe éteints, Karl rebrousse chemin avec son ami fidèle, un berger allemand qu’il appelle Yana.

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