Des essaims de pigeons, toutes ailes battantes, sillonnent en toute liberté le ciel de Casablanca. On les aperçoit aussi à longueur de journée sur les terrasses des maisons. Libres comme l’air. La place Mohammed V avec sa célèbre fontaine a toujours drainé beaucoup de pigeons. Cette image inspire en temps normal un climat de paix et de quiétude. Mais en ces temps peu rassurants de propagation mondiale de l’épidémie de la grippe aviaire, l’inquiétude et la panique sont de rigueur.
En effet, ces pigeons pourraient bien être source de contamination du virus H5N1. Conscientes de ce problème, les autorités de la ville ont créé une commission de travail pour étudier la possibilité d’installer un dispositif pour contrer, en cas d’annonce de la grippe aviaire au Maroc, la propagation du virus. «Nous avons constitué une commission pour organiser des opérations de sensibilisation», déclare Mohamed Sajid, le maire de la ville de Casablanca. Mais la sensibilisation est-elle à elle seule suffisante alors que le virus se propage dans le monde à un rythme accéléré ? En tout cas, aucune mesure de confinement de ces pigeons n’est prévue pour le moment à l’échelon de la capitale économique. D’après, Mustapha Rahin, membre du Conseil de la ville, il faudrait attendre l’aval du ministère de la Santé pour mettre en place un dispositif de protection. «C’est à cet organisme étatique qu’appartient ce genre de prérogative, à nous de les accompagner par la suite», ajoute M Rahin.
Pour ce responsable, tant que l’existence du virus n’est pas annoncée officiellement, aucune mesure de confinement de volaille ne sera prise de peur de créer un climat de panique. En attendant, la peur est déjà là, et le risque pourrait être encore plus grand dans les régions avoisinant le parc de Sindibad à Casablanca.