Culture

Ces mordus de meubles d’antiquités

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Du fait de son statut particulier, la ville de Tanger a toujours été l’un des lieux de prédilection pour les amateurs et passionnés d’antiquités. Le commerce de meubles antiques et d’objets d’art y a fait la notoriété de certains quartiers dont la rue de Hollande, située au centre-ville. «La ville continue d’attirer les amateurs et passionnés d’antiquités tant pour la qualité des meubles antiques et des objets d’art que pour les prix pratiqués par les antiquaires de la ville», explique Abdesselam Soussi Tamli, antiquaire. Ce propriétaire d’une galerie d’antiquités, dans la fameuse rue de Hollande, poursuit qu’aussi bien les professionnels du secteur que les amateurs d’antiquités sont devenus des connaisseurs en matière de meubles antiques et objets d’art. Et bien que ce secteur ait connu à Tanger une régression comparativement aux années soixante-dix et quatre-vingt, les antiquaires font de leur mieux pour satisfaire la demande de leur clientèle. «Beaucoup de familles tangéroises gardent leur habitude de meubler leurs résidences en mobiliers antiques ou d’en faire des cadeaux à leurs proches et amis. Ils veulent aussi s’en distinguer pour l’ameublement de leurs maisons. Certains de mes clients viennent accompagnés de leurs décorateurs pour s’acheter des meubles pour leurs maisons», confie M.Soussi Tamli. Par ailleurs, le nombre de boutiques et de galeries d’antiquités à Tanger a diminué. La rue de Hollande compte actuellement beaucoup plus de revendeurs de vieux meubles d’occasion que d’antiquaires. «Les professionnels de ce secteur doivent avoir une passion et une véritable connaissance dans ce domaine. Ils sont censés partager cette passion de meubles d’antiquités avec leurs clients. Ce qui faisait auparavant défaut chez les anciens antiquaires et ne leur a pas permis de continuer à exercer encore cette profession», précise M. Soussi Tamli. Ce diplômé de commerce et d’art aux Etats- Unis a été pendant une dizaine d’années propriétaire d’un magasin d’antiquités à Atlanta. «J’ai senti se développer en moi un grand amour pour les objets d’antiquités en général. J’ai pu pratiquer cette passion en créant une petite galerie d’antiquités en Amérique. J’ai décidé d’exercer le même métier d’antiquaire en rentrant au Maroc. J’ai réussi grâce à mon expérience dans ce domaine à gagner la confiance de mes clients, qui ont l’habitude de prendre mon avis dans le choix de leurs meubles d’antiquités», fait observer M. Soussi Tamli. Généralement, la majorité des amateurs et passionnés de meubles d’antiquités sont issus de milieux aisés. « Car le prix de ces meubles qui datent en général de quelques centaines d’années sont très chers. Cette catégorie de clients donne beaucoup plus d’importance à la qualité et à l’ancienneté qu’au coût de la marchandise», déclare un vendeur dans une galerie d’antiquités asiatiques et du Moyen- Orient à Tanger. Et de préciser que «les passionnés de meubles antiques sont des habitués fidèles des galeries de la ville. Ils consacrent ainsi beaucoup de temps à leur passion et cherchent à découvrir les nouvelles propositions d’antiquaires». Selon les professionnels du secteur, leurs clientèles sont, actuellement, composées en grande partie de Marocains et de peu d’étrangers. «La plupart des clients marocains sont des hommes d’affaires, ceux exerçant une profession libérale ou de grands passionnés du voyage», affirme ce vendeur dans une galerie de la ville, avant de faire remarquer que le commerce d’antiquités a connu un véritable déclin depuis la guerre du Golfe. «Nous avions un grand nombre de clients anglais, qui avaient une prédilection pour les antiquités en provenance de l’Inde et de la Chine, car ils avaient cette nostalgie de l’époque de l’empire britannique. Nous avions surtout parmi nos clients de grandes célébrités dont les membres de la famille royale d’Arabie Saoudite qui possèdent une seconde résidence à Tanger». Pour mieux répondre à la demande de leur clientèle, les antiquaires se sont spécialisés dans le commerce de meubles d’antiquités et d’objets de décoration de différents pays. Comme c’est le cas de cette galerie, située au centre-ville, qui a acquis sa notoriété grâce à la vente d’antiquités chinoises, indiennes et du Moyen- Orient. «Je voyage pratiquement tous les deux mois en Europe ou aux Etats- Unis pour m’approvisionner en marchandises», confie M. Soussi Tamli. Certaines galeries se transforment grâce à une grande diversité de ses meubles et d’objets d’arts exposés à la fameuse caverne d’Ali Baba. Les visiteurs de ces lieux y découvriront aussi bien la culture que l’histoire de différents pays. Ils peuvent, ainsi, apprécier dans ces galeries entre autres des miroirs originaux et typiques de l’époque de Napoléon III, des chandeliers, des commodes style Louis XVI ou des semainiers style Louis XV. Ils peuvent aussi y découvrir des anciens produits d’artisanat traditionnel indien tels que des canapés, des fauteuils ou des tapis. Ces magasins d’antiquités exposent aussi des objets en provenance de Tibet tels que des portes encens ou des lampes à l’huile. Les prix de ces meubles et objets de décoration sont, grâce à leur qualité et leur ancienneté, exorbitants. D’ailleurs, un simple porte encens asiatique qui «date du 18ème siècle, fabriqué en argent, en bois et avec des topazes coûte 80.000 DH», explique ce vendeur dans une galerie d’antiquités. Mais pour les professionnels, ce secteur à Tanger se distingue par sa qualité et ses prix moins chers par rapport à ceux pratiqués dans d’autres régions. «La ville attire de ce fait et comme par le passé les antiquaires des quatre coins du Maroc. Ils continuent encore à s’y approvisionner en meubles d’antiquités et d’objets d’art», dit M. Soussi Tamli.

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