Culture

Cinéma : David Lynch : Un président hors norme

David Lynch a la particularité de faire des films franchement américains, mais avec des références européennes. Il a aussi un certain don pour mettre n’importe quel sujet en images, quel qu’en soit le rapport avec le point de départ de ses films. S’il est loin d’être sa première oeuvre, le long-métrage «Blue Velvet», réalisé en 1986, lui a permis de se révéler et de se construire une identité : désormais on parle de films à la «lynchienne».
Ces oeuvres surréalistes et décalées qui sortent du moule hollywoodien. «Wild At Heart», en 1990, en a été la réplique, une « plongée plus profonde et plus extrême dans la formule lynchienne». Le premier long métrage de Lynch date de 1976 : «Eraserhead», un film chaotique mais qui s’inspire nettement du surréalisme de l’espagnol Bunuel. Quatre ans plus tard, il est revenu avec un chef d’oeuvre, «Elephant Man», Un succès populaire, mais surtout un film «humaniste» dont les images noir et blanc rappelent le cinéma muet. En 1984, est arrivé l’échec : «Dune».
Ce film qui devait être le premier d’une trilogie, s’est avéré un tel ratage que David Lynch a fait ôter son nom du générique du film lors de ses retransmissions télévisées. La télévision, Lynch s’y est d’ailleurs sérieusement mis par la suite avec tout d’abord «The Cowboy and The Frenchman», un téléfilm réalisé en 1988, puis la fameuse série «Twin Peaks», tournée en 1990. La meilleure de l’histoire de la télévision, diront certains. Ce qui n’a pas empêché l’artiste de remettre ça deux ans plus tard, avec «On The Air». Si cette série n’a rien à voir avec «Twin Peaks», elle en reprend quelques acteurs, et un surréalisme lynchien bourré d’humour. Cinéaste, Lynch, l’homme, n’a pas non plus la langue dans sa poche. Il a même dernièrement fait partie d’un groupe d’intellectuels et cinéastes qui ont protesté contre le limogeage de Pierre Lescure de Canal +.
Interrogé sur Jean-Marie Messier, le PDG de Vivendi Universal, David Lynch avait confié au Monde l’avoir rencontré une fois. «Je l’ai trouvé charmant, intelligent. Mais j’ai l’impression que le soleil de la Californie, ajouté à l’appât du gain, lui ont tourné la tête». Nul doute que l’OVNI du cinéma saura animer la Croisette…

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