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Anna : Le Besson de trop

© D.R

Anna (Sasha Luss) est l’histoire d’une jeune russe paumée entre la drogue et des mauvaises fréquentations.

Entraînée malgré elle dans un vol qui tourne mal, elle finit face à un choix cornélien : mourir ou s’engager dans le KGB, les services secrets soviétiques puis russes. Après une scène incroyable où elle tue à tour de bras, sans être véritablement armée, en plein milieu d’un restaurant moscovite bondé, elle obtient l’honneur et le privilège de servir son pays comme espionne. Dans le cadre d’une mission, elle devient successivement vendeuse de poupées russes à Moscou et mannequin à Paris.

Des meurtres à la pelle

Cette dernière couverture lui permet de mener une foultitude de meurtres, sans être véritablement repérée. Anna n’en deviendra pas moins un agent triple, coincé entre le KGB et la CIA. Chaque agence lui fera du charme pour continuer à tuer sans vergogne pour le bien de chaque camp, pendant et après la guerre froide. Anna, elle, recherche plutôt l’amour et surtout la liberté.

Des sauts dans le temps confus

Les flash back et les ellipses permettent de montrer la même scène sous un angle différent. Seulement cela n’a rien de novateur et l’abus de cette technique laisse une sensation désagréable de vertige feint. Cette remarque s’applique bien souvent au film de Luc Besson qui ressasse les figures de style de ses anciens films, sans avoir véritablement évolué. Anna est à nouveau une femme qui sort d’une vie sordide pour devenir une héroïne assumée. Si la recette fonctionnait pour Nikita ou Lucy, ce n’est pas le cas avec ce film là. Obsolète voire suranné, le scénario d’espionnage a été vu et revu, sur écran et petit écran. De Red Sparrow à The Americans, de nombreuses adaptations de roman d’espionnage proposent une trame bien plus crédible et un scénario bien plus abouti que celui d’Anna.

Une polémique dans le contexte MeToo

Dans ce film, même les scènes dénudées font polémique. En Amérique du Nord, le film a été dénoncé comme le film misogyne de l’année, puisque l’héroïne est obligée de coucher pour trouver sa place dans un monde dirigé par les hommes. Même Olga (Helen Mirren), sa supérieure autoritaire, est obligée de tuer pour pouvoir progresser dans la hiérarchie. Pourtant, force est de constater que ce sont les femmes qui brillent dans ce film. Alex Tchenkov (Luke Evans) et Lenny Miller (Cillian Murphy), les deux instructeurs d’Anna, sont plutôt lisses, voire insipides. Le débat semble plutôt concerné Luc Besson lui-même, qui a été mis en cause au moment de la vague MeToo.

Eric Serra signe une musique saisissante

Pour finir sur une note positive, il faut noter le grand retour du compositeur Eric Serra qui signe une bande originale aux musiques rythmées et percutantes. Le travail sur la lumière sera aussi apprécié des amateurs de photographie. Seules la musique et les lumières permettent d’éviter le flop intégral.

Au final, les amateurs d’action pourraient éventuellement apprécier cette flopée de crimes bien orchestré. En revanche, les fans de Léon (film réalisé en 1994) seront incontestablement déçus s’ils pensent trouver une suite. Anna n’est pas et ne sera jamais Mathilda (Natalie Portman).

Par Sébastien Chabaud

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