Cet opus signé Wally Pfister a le mérite, à défaut d’être inventif, de poser deux questions. D’abord, quel avenir pour l’homme dans cette course effrénée vers le tout technologique ? Ensuite, l’humanité peut-elle survivre à toutes ces machines et autres engins high-tech, qui prennent de plus en plus de place dans le paysage humain. «Transcendance» est certes un pur produit du genre.
De la science-fiction mâtinée d’une bonne réflexion métaphysique pour faire en sorte que la pilule technico-cybernétique passe. Mais il n’y a pas que cela. De quoi s’agit-il d’abord dans ce film? Dans 30 ans ou plus, un groupe de chercheurs va mettre au point un moyen de doter les ordinateurs d’une conscience.
Autrement dit, faire tout ce qui est possible pour que ces machines deviennent indépendantes et réfléchissent d’elles-mêmes. Une recherche d’autonomie qui risque de faire basculer tant de choses et tant d’acquis pour les humains. Car, donner son indépendance à une machine reviendrait à dire que le rôle de l’homme n’existe plus. Il risque même de devenir un simple accessoire, dans un monde où la machine joue un rôle crucial. Cela rappelle étrangement une magnifique série qui passe actuellement sur plusieurs chaînes étrangères, intitulée «Person of Interest», où une super machine observe tout, note tout et désigne des numéros pour sauver des vies ou neutraliser des criminels en puissance. Sauf que dans «Transcendance» c’est le scientifique qui met ce projet en place, qui se fait tuer. Sa femme décide alors de faire vivre son esprit dans la machine. D’où le titre du film.
L’épouse fait transcender l’esprit de son défunt mari dans un super ordi qui réserve de nombreuses surprises aux humains. Le scientifique assassiné décide de lui-même de contrôler tout le réseau Internet. Du coup, il devient le maître absolu de l’univers où la Toile occupe la plus grande place, ne laissant à la vie réelle des gens que peu de place. Le film pose donc cette interrogation sur le dilemme du tout technologique et scientifique et la liberté de l’homme. Jusqu’où on peut aller? Quelles sont les limites de la super technologie? Et est-ce la fin de l’humanité telle que nous la connaissons aujourd’hui?
«Transcendance» veut apporter des éclairages sur des questions que se posent de nombreux éthiciens aujourd’hui. Avec Johnny Depp, toujours égal à lui-même, jouant sobrement et Morgan Freeman qui offre ici encore une fois une belle prestation de son savoir-faire, cet opus a de bons atouts pour faire partie des films forts de cet été.
Réalisé par Wally Pfister.
Avec Johnny Depp, Rebecca Hall, Kate Mara, Morgan Freeman, Paul Bettany, Cillian Murphy.
Actuellement en salles au Maroc
