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Entretien avec Jihane El Bahhar : Réalisatrice et présidente de la Corporation des scénaristes marocains

© D.R

ALM : Le CCM vous a accordé une avance sur recette avant production (3 millions de dirhams) pour réaliser votre nouveau long métrage «Douce neige». A quel genre appartient ce film et quelle en est l’histoire ?

Jihane El Bahhar: «Douce neige» est une comédie dramatique. Il traite de la différence entre milieux sociaux. Il relate l’histoire de Madame Tazi, une femme snob et prétentieuse, vivant dans le luxe à l’ombre d’un mari riche. Elle va se retrouver à la mort de ce dernier obligée d’aller chercher sa dépouille dans un village lointain. Accompagnée d’Abderrahim Bouqual, un ambulancier, arnaqueur et magouilleur, qui a l’habitude des longues distances et des chemins difficiles d’accès. Tazi aura du mal à s’entendre avec lui surtout qu’ils vont être accompagnés de deux membres de la famille d’Abderrahim. Aïcha, une cheikha cleptomane, et Hassan, un violoniste atteint du syndrome Gilles la Tourette. Le chemin vers la destination va être parsemé de situations burlesques mais c’est la destination elle-même qui risque de poser problème. Une fois arrivés au village pour récupérer la dépouille, ils seront bloqués pendant quelque temps par la neige. Pour Tazi, habituée au luxe et au prestige, elle va devoir cohabiter avec des gens qu’elle ne connaît pas et surtout apprendre une bonne leçon de vie.

Avez-vous déjà choisi les acteurs pour ce film ? Et quels seront la date et les lieux de tournage ?

Je peux dire que rien n’est confirmé pour le moment avec les acteurs. Les seuls dont j’ai eu l’accord sont Malek Akhmiss et Saâd Alaoui. Ce film sera tourné en décembre 2015 début de l’année 2016. En ce qui concerne les lieux, je pourrais choisir des villages où il y a plus de chutes de neige.

Quel est le budget total de ce film ? Et comment comptez-vous financer la production de ce film ?

Ce film nécessite plus de neuf millions de dirhams. Je compte plutôt sur le soutien des sponsors et des fonds privés pour compléter le montant nécessaire à la production de mon nouveau long métrage.

Vous êtes présidente de la Corporation des scénaristes marocains, quels sont les problèmes qui entravent le métier de scénariste ?

Le métier de scénariste n’est pas reconnu dans notre pays. Le métier manque de professionnalisme. Nous avons déjà déposé, il y a 9 mois, une liste de revendications auprès de la SNRT. La liste comprend des propositions pour relever le défi de la professionnalisation du scénariste au Maroc et ainsi créer de véritables liens entre auteurs, producteurs et diffuseurs. Parmi lesquelles je peux noter que le scénariste doit être au cœur de la création. Il faut contribuer à la formation initiale et continue du scénariste et aider le scénariste à vivre de sa profession en créant des leviers de protection qui lui permettent de développer des projets sans avoir à travailler ailleurs pour pouvoir se nourrir. De plus, il faut créer un fonds d’aide à l’innovation. Nous estimons, en effet, que la priorité est de placer le scénariste, et le point de vue créatif, au cœur de la fabrication des programmes de fictions ou documentaires.

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