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Entretien avec Omar Lotfi, acteur : «Je ne suis pas encore rassasié en tant qu’acteur»

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On peut choisir ses rôles quand les offres sont multiples, dans ce cas-là on peut faire un tri, accepter ou refuser, tandis que quand c’est la dèche, parfois on peut ouvrir la porte à des rôles dans lesquels il faut suer à en tremper sa chemise pour sortir de la médiocrité.

ALM : Votre renommée a été rapide, qu’est-ce qui y a contribué?

Omar Lotfi  : Ma première apparition dans Casanegra m’a ouvert beaucoup de portes. Juste après, les rôles se sont succédé et j’ai beaucoup travaillé dans le cinéma comme dans la télévision. En comparant mon âge au nombre de rôles que j’ai joués, je n’ai pas chômé. Je pense que cela a fortement contribué à ma renommée.

Comment choisissez-vous vos rôles ?

Au Maroc il existe deux cas, la relation que nous entretenons avec les rôles n’est pas seulement en sens unique, des fois on choisit le rôle et des fois le rôle nous choisit. On peut choisir ses rôles quand les offres sont multiples, dans ce cas-là on peut faire un tri, accepter ou refuser, tandis que quand c’est la dèche, parfois on peut ouvrir la porte à des rôles dans lesquels il faut suer à en tremper sa chemise pour sortir de la médiocrité.

Comment se fait la préparation de vos rôles en amont ?

Il n’y a pas de recette magique, mais ce n’est pas vraiment facile à expliquer. Pour les rôles composés je pense qu’il faut que ça vienne de l’intérieur tout simplement. Pour vous expliquer davantage, comme vous avez abordé le rôle de Hmimou, je dirais que c’est moi si j’étais autiste. Il y a d’autres rôles, plus simples, qu’on peut interpréter de manière académique ou systématique si j’ose dire.

Cela fait presqu’une décennie que vous êtes dans le domaine. Peut-on dire que vous êtes satisfait des conditions de travail ?

Les conditions varient grandement, dans certains cas nous travaillons dans des conditions très défavorables. En fait ça dépend des producteurs et du respect qu’ils accordent aux artistes.

Comment gagne-t-on en maturité dans le domaine artistique ?

Avec le temps, je commence à être plus sélectif par peur de ruiner toute ma carrière. Plus le temps passe, plus ça devient difficile pour moi de jouer. Rôle après rôle j’essaie de redoubler d’effort afin de maintenir l’ascension de ma carrière.

Pourquoi vous êtes-vous contenté d’une seule collaboration avec Nour-Eddine Lakhmari ?

Ce que les gens ne savent pas, c’est que j’ai une touche dans tous ses opus, j’assiste toujours à ses tournages et je lui fais des remarques pendant la post-production. De plus, j’ai de nombreux amis réalisateurs avec lesquels je n’ai jamais travaillé. Etre votre ami ne veut pas forcément dire que je dois travailler avec vous. Nour-Eddine Lakhmari est quelqu’un qui ne vous donnera jamais un rôle démesuré et sans valeur ajoutée, je trouve dans cela beaucoup d’estime pour l’acteur.

Le rôle de vos rêves ?

Le rôle que je rêve d’incarner est celui que je pourrais imaginer moi-même et lui donner vie en produisant mon propre film. Je salue les gens qui ont pu arriver à un tel exploit comme Saïd Naciri, Abdellah Ferkous et Rachid El Ouali. Donc à mon avis, jouer le rôle dont je rêve ne va être possible que si je fais comme ces gens-là.

Pensez-vous à faire de la réalisation ?

Pas pour le moment, je ne suis pas encore rassasié en tant qu’acteur, pour se lancer dans la réalisation il faut être vraiment prêt à se consacrer pleinement à cette activité qui n’est pas du tout facile.

Vous avez rencontré l’acteur américain Will Smith dernièrement. C’était dans quel cadre et qu’est-ce que vous en retenez ?

C’était sur sa demande, il voulait passer la journée avec des artistes marocains, alors j’étais contacté par la productrice internationale Khadija Alami et l’artiste Hassan Hajjaj. Lorsqu’on l’attendait à la porte du Riad de ce dernier à l’ancienne Médina de Marrakech, on se disait qu’il allait venir dans une voiture luxueuse avec des bodyguards. Nous l’avons vu arriver à bord d’une bécane très ancienne, première leçon de modestie ! Pendant la rencontre il nous servait tous à manger. En voyant comment il agissait, on oublie que c’est un type qui compte à son actif d’énormes blockbusters.

Vous venez de prendre part au Cabsat à Dubaï où le Maroc a remporté le premier prix Live for the story de Canon. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire là-dessus ?

C’est un honneur pour le Maroc, nous étions en compétition avec l’Egypte et le Nigeria et grâce aux votes des facebookers nous avons décroché le premier prix. J’étais le mentor de Youness Hamiddine qui a fait sa vidéo avec tant d’amour et de sérieux, c’est un talent montant qu’il faut absolument encourager et je crois que ce prix est un bon début pour sa carrière.

Quels sont vos projets en 2018 ?

Je vais commencer le tournage d’un film avec Adil El Fadili en mars ainsi qu’un autre avec Mohamed Ahed Bensouda et il y a également une série télévisée qui est en cours de préparation.

Le film «Achoura» de Talal Selhami et «Saida Wa Saadane» de Brahim Chkiri ne devraient également pas tarder à arriver dans les salles obscures.

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