Trois choses font rouler le monde et le tourner en rond, en bourrique ou carrément faire de nous des surhommes et des surfemmes: Intelligence, beauté et pouvoir. Luc Besson joue sur ces trois tableaux et en fait l’assise de son film: «Lucy», avec Scarlett Johansson, dans un rôle sur mesure. De quoi s’agit-il dans ce film à la fois actuel et futuriste ? C’est très simple: une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini, après avoir été contrainte à transporter une forme nouvelle de drogue de synthèse qui lui a éclaté dans le ventre.
Cette nouvelle substance s’empare de son cerveau et le fait atteindre des pourcentages d’activité allant à 100%. Ce qui lui donne des pouvoirs illimités. Évidemment, chez Luc Besson, on ne va pas s’attendre à voir Lucy sauter partout et réussir des tours de force, mâtinés d’effets spéciaux pour amuser la galerie. Là n’est pas le but. Du tout. Le propos du cinéaste français, auteur du Cinquième élément, entre autres, est de poser la question de l’éternité, de l’existence humaine, de la capacité des uns et des autres à faire du monde un vaste et illimité terrain de créativité, de beauté et de jeux.
Si dans Jeanne d’Arc, (1999), Luc Besson voulait que la vierge sauve la France, Lucy, qui fait ici référence à la première femme dont les restes ont été découverts quelque part en Afrique de l’Est, pas loin du Lac Turkana, Lucy, notre mère à tous, l’élément déclencheur de la vie sur terre, elle doit sauver le monde, l’humanité, le principe même de la vie en tant que volonté et représentation, de notre puissance enfouie dans un cerveau, dont les meilleurs d’entre nous n’utilisent que 10 à 15% de capacité.
Bref, Lucy peut et malgré elle, faire fonctionner cette énergie incroyable qui peut lui faire voir l’univers différemment. Tout est connecté à tout. Le temps n’est qu’un leurre. L’espace une supercherie. L’infini est en nous. Plus on ouvre les vannes plus on en entrevoit la beauté indescriptible. Physique des particules, Boson de Higgs, multivers, mort de l’espace-temps, univers parallèles, la science moderne n’a pas encore résolu de très nombreux problèmes pour saisir de quoi il s’agit entre l’Homme et l’environnement où il évolue depuis des millions d’années.
Un jour, lointain, les humains auront trouvé le moyen d’évoluer différemment, de creuser plus loin d’autres sillons pour apprécier la grandeur de ce miracle qu’est notre propre existence. D’ici là, on va voir Lucy et on passe un bon moment de cinéma.
Réalisé par Luc Besson. Avec Scarlett Johansson,
Morgan Freeman et Choi Min-Sik
Actuellement en salles au Maroc
