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Fadila Benmoussa : «Dans une semaine on commence le tournage du long-métrage Corsa»

© D.R

Entretien avec Fadila Benmoussa, actrice

 

ALM : Que représente, à vos yeux, l’hommage rendu par le Festival international du film de femmes de Salé ?

Fadila Benmoussa : Tout d’abord, je suis surprise. Je ne m’attendais pas à cet hommage parce que j’estime que je n’ai pas tant donné au cinéma marocain. Si le festival, que je remercie énormément et qui fait le choix d’artistes chevronnés, pense à moi, c’est qu’il reconnaît mes efforts dont je ne suis pas assez convaincue parce que j’estime que je peux mieux faire. A travers cet hommage, je sens avoir fait quelque chose pour le domaine.

Avez-vous reçu des offres après votre rôle dans le film cinématographique «Fadma» ?

J’entame, le 16 septembre, le tournage du long-métrage «Corsa», ayant bénéficié du soutien du CCM. Le film abonde dans le sens des sujets qu’Abdellah Ferkous aborde, soit des films pleins d’humour sincère. Pour l’heure, j’ai également entendu parler de rôles mais rien n’est encore confirmé. En tout cas, je me souhaite une bonne chance ! Pour ma part, je ne suis pas à la recherche de nombreux ou premiers rôles. Ce qui m’intéresse c’est de travailler avec une équipe qui me met à l’aise bien que la participation soit simple et modeste.

Quelle est la valeur ajoutée de votre rôle dans «Fadma» pour votre carrière ?

Celui-ci est important à mes yeux. De par ma participation à ce film, je respire un air artistique. D’ailleurs, le réalisateur Ahmed El Maânouni m’a donné un premier rôle et m’a permis de m’afficher avec certains artistes pour la première fois. Cela m’a fait un beau feeling et m’a permis de me sentir à l’aise.

Comment exploitez-vous votre expérience en théâtre dans d’autres domaines artistiques ?
Le théâtre, c’est là où j’ai forgé mes premiers talents artistiques. C’est mon école permanente depuis 40 ans. Les planches me permettent de mesurer mes mouvements devant le public. Au théâtre, je me forme et je brunis mon talent pour innover en idées. Déjà, je collabore pour l’heure avec des jeunes de l’Isadac. Je trouve qu’il n’y a pas de grande différence entre nous. C’est ainsi que je me mesure à mon tour.

Quel regard portez-vous sur le théâtre?

Je le trouve en bon état sauf que le climat dans lequel il baigne n’est pas convenable. Autrement dit, il n’y a pas beaucoup d’auteurs chevronnés. D’autant plus qu’il n’y a pas assez de communication avec le public. A son tour, l’artiste a besoin d’intérêt. De même, les salles sont rares au Maroc. L’éclairage doit y être suffisant ; les pièces réservées au make-up ne sont pas, à leur tour, convenables. Dans l’ensemble, l’artiste doit trouver à sa disposition une bonne salle ainsi qu’un bon endroit pour les répétitions. Pour sa part, le public estime que les pièces de théâtre sont censées être vues dans des salles et non sur la télévision. Il existe aussi des artistes professionnels et amateurs qui ont le mérite d’être révélés sur les planches. En tout cas, il faut donner une valeur au domaine. Ainsi, l’artiste travaillera pour son propre compte sans avoir besoin de soutien.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que les artistes sont déçus ?

Je ne partage pas, pour ma part, le même sentiment. J’ai l’occasion d’assister à des festivals internationaux, chose qui me permet de témoigner du bon état de santé du théâtre marocain qui s’adapte à l’air du temps.
Et que pensez-vous de l’idée de ceux qui appellent à l’existence d’un interlocuteur institutionnel ?
C’est une idée que j’appuie parce que l’artiste est un élément de ce pays. Tous les métiers trouvent un moyen pour communiquer avec les responsables. Ce qui doit être le cas pour l’artiste. Déjà, il existe des tentatives entreprises par certains qui défendent les intérêts des artistes. Donc, on ne peut pas dire que rien n’est fait.

Pourquoi vous vous affichez énormément avec Abdellah Ferkous ?

Bien que je sois plus âgée que lui, notre collaboration remonte à la troupe El Ouafae dans le cadre de laquelle nous avons fait plusieurs pièces de théâtre et de séries télévisées. Ainsi, notre relation a perduré. Je me sens à l’aise quand je travaille à ses côtés. A son tour, il fait appel à moi quand il trouve qu’un rôle me convient.

D’autres projets à venir ?

Je travaille sur une pièce de théâtre dédiée par l’association Issil à l’héritage des femmes sans porter atteinte aux préceptes de la charia. J’ai déjà collaboré avec cette troupe à propos d’une œuvre consacrée aux élections. J’ai également collaboré avec la troupe Tansifet pour les fins d’une pièce dédiée au terrorisme. En télévision, j’ai pris part à des œuvres qui ne sont pas encore projetées. C’est le cas de capsules réalisées par Hicham El Jebbari avec qui j’ai collaboré pour les fins d’une sitcom dans laquelle j’ai vécu une expérience différente.

Pourquoi se plaint-on toujours de la qualité des œuvres télévisées ?

Cela dépend des conditions de travail. Il y a des artistes que nous apprécions énormément mais leur apparition coïncide avec une période condensée. Par exemple, en Ramadan, le téléspectateur ne peut pas écouter les blagues l’une après l’autre. Cependant, il arrive que nous croisions de belles choses. Dans l’ensemble, les artistes travaillent dur pour livrer des productions à la hauteur. Et loin de moi l’idée de jeter des fleurs parce que je fais partie du domaine.

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