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Festival national du film de Tanger: La descente aux enfers de Najat Benssallem dans un documentaire

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«Raja Bent El Mellah» d’Abdelilah Eljouahry raconte comment une jeune marrakchie de 19 ans s’est vue, grâce à son premier et seul rôle au cinéma, propulser dans la célébrité, avant de se retrouver brusquement sur la paille. Ce documentaire a été présenté, lundi 29 février, en compétition officielle dans la catégorie long-métrage. Et ce, dans le cadre du 27ème FNFT, qui se poursuit jusqu’au 5 mars. «J’ai entamé en 2006 le tournage de «Raja Bent El Mellah». J’ai mis dix ans pour parler de toutes les étapes ayant précédé ou suivi la célébrité éphémère vécue par Najat Benssallem», dit Abdelilah Eljouahry.

D’une durée de 70 mn, ce film évoque comment Najat Benssallem a été repérée, en 2003, par Jacques Doillon, qui s’apprêtait à tourner son long-métrage «Raja» au Maroc. Grâce à sa spontanéité et ses traits juvéniles propres à la ville ocre, la jeune marrakchie a réussi vite à convaincre le cinéaste français de lui accorder l’un des principaux rôles dans ce film. Considérée comme un conte de fées, cette phase de sa vie lui a permis de découvrir le monde du cinéma et de côtoyer les grandes célébrités.

Et ce n’est pas tout, Najat Benssallem, grâce à son rôle de Raja dans ce film, a reçu le premier prix d’interprétation féminine au Festival international du film de Marrakech (FIFM) et du meilleur jeune espoir féminin à la Mostra de Venise. Dix ans après cette célébrité éphémère, «j’ai du mal à dire que ce grand succès a été un coup de chance ou de malchance pour Najat Benssallem», souligne Abdelilah Eljouahry.

Ce dernier a voulu grâce à son dernier documentaire, tourné entre Marrakech et ses environs, montrer ce qu’il est advenu de l’héroïne de «Raja». Agée de plus de 32 ans, Najat Benssallem n’a pu continuer son parcours cinématographique et de décrocher même un rôle de comparse dans un autre film.

La jeune marrakchie mène, depuis des années, une vie très difficile dans les rues de Marrakech, mais tout en continuant à croire dur comme fer en ses talents d’actrice. «Najat Benssallem mène presque une vie de SDF rejetée par tout. Malgré ses talents de jeune actrice, elle n’a trouvé personne pour la prendre sous son aile pour pouvoir poursuivre sa carrière au cinéma. Pis, elle n’a jamais pu avoir un badge pour assister comme comédienne au FIFM», regrette Abdelilah Eljouahry, faisant remarquer qu’il y a malheureusement plusieurs cas comme Najat Benssallem qui ont beaucoup de choses à donner dans les différents domaines, tels que la chanson et le sport, mais personne n’y prête attention.
Connu depuis de longues années comme écrivain, critique et animateur de l’émission réussie «Caméra Al Oula», celui-ci a commencé à s’imposer en tant que réalisateur grâce à ses films traitant de différents thèmes. Parmi lesquels «Clic et déclic» et «La Danseuse» ayant remporté respectivement le Grand prix du Festival international du cinéma de Nabeul en Tunisie et celui d’argent au Festival international du film oriental de Genève en Suisse.

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