Cinema

L‘Amérique passée au crible

© D.R

Robert Redfrod passe encore une fois derrière la caméra pour signer un film très actuel sur l’histoire de l’Amérique et la guerre au Vietnam. Avec Sous haute surveillance, il  remet en cause le gouvernement américain.  D’ailleurs, on le savait depuis Milagro, Ordinary people, Et au milieu coule une rivière ou encore L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, que Robert Redford, génial acteur, était aussi un excellent réalisateur.  C’est un cinéaste qui a une vision, qui a créé autour de lui un univers à la fois poétique et politique où la recherche de la vérité est le maître mot. On l’avait également bien vérifié avec deux films à haute teneur politique, Lions et Agneaux et The Conspirator. Ici avec Sous haute surveillance, il revisite la guerre du Vietnam, un sujet presque tabou aux USA, malgré de nombreux bons films sur la faillite américaine en Asie du Sud-est comme Full Metal Jacket, Platoon ou encore Apocalypse Now. Le film raconte une histoire qui remonte à 1969.

A l’époque,  un groupe de militants radicaux  est sorti de l’ombre pour revendiquer une série d’attentats perpétrés sur le sol américain en guise de protestation contre la guerre au Vietnam où plus de 50.000 soldats américains ont péri. Une bonne partie de ces activistes ont été écroués, mais d’autres ont réussi à se volatiliser, se noyant dans le vaste décor américain, sans jamais se faire attraper. Mais une arrestation récente de l’une des activistes fait ressortir  l’affaire  et relance les débats sur ce groupe radical hostile à l’Amérique. C’est là qu’un jeune journaliste se saisit du dossier et lance des investigations qui vont ouvrir la boîte de Pandore. Le film est construit comme une enquête journalistique. On suit le travail d’investigation d’un journaliste habité par son sujet, qui fouille partout, remonte des pistes, corrobore des dires, compare des preuves et surtout fait parler des gens qui ont décidé de garder le silence sur un épisode douloureux de leur vie. A travers ce jeu de pistes, Robert Redford fait défiler en filigrane le spectre d’une blessure américaine, qui est toujours béante. Sale guerre, morts par dizaines de milliers, scandales militaires, folie des hommes, implication des services secrets dans des actes de torture, le Pentagone qui ne recule devant rien sachant que la défaite est déjà là, bref, Robert Redford livre une belle démonstration, en réquisitoire humaniste sur l’inanité de la guerre.

Réalisé par Robert Redford
Avec Robert Redford, Shia Labeouf, Brit Marling, Chris Cooper, Stanley Tucci, Anna Kendrick, Terrence Howard, Brendan Gleeson

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