Cinema

Mohamed Nadif: «C’est dommage qu’il n’y ait pas de film marocain dans la compétition officielle du FIFM»

© D.R

Entretien avec Mohamed Nadif, acteur, réalisateur et producteur

ALM : Vous venez de recevoir une avance sur recette pour votre prochain film «Les femmes du pavillon J». Quels sont les dessous de cette œuvre cinématographique ?   

Mohamed Nadif : C’est mon deuxième long-métrage qui a eu l’avance sur recette du CCM. Outre ce financement, je suis à la recherche d’autres pour le tournage de ce film soit en fin 2017, soit au début de 2018.

De quoi parle ce film ?

Il s’agit de l’histoire de quatre femmes qui se retrouvent dans un pavillon psychiatrique et qui souffrent de dépression aiguë. Chacune traîne une histoire avec elle. De temps en temps, elles font le mur soit pour régler des problèmes, soit pour aller manifester pour les droits des femmes entre autres. Pour ce faire, elles sortent illégalement en recourant à des complicités. C’est en fait une comédie dramatique.

En quoi vous vous démarquez par rapport à d’autres réalisateurs qui ont quasiment traité le même sujet?

C’est plutôt un sujet qui concerne tous les Marocains. Et si la femme n’occupe pas la place qu’elle mérite, il y aura un problème alors. D’autant plus que c’est un film qui aborde plusieurs sujets en même temps. Déjà l’histoire de chaque femme a un aspect de rapport de femme à femme. Ainsi, il y a la trahison puisque les conflits viennent parfois des personnes les plus proches. Le tout étant abordé en situations très drôles. D’autant plus qu’il m’intéresse de traiter de tels sujets.   

Est-ce que vous allez vous afficher dans votre nouveau film ?

Si j’y joue, ce sera peut-être le rôle de flic. C’est un personnage qui m’intéresse dans le scénario. Mais je n’ai pas encore tranché.

Qu’en est-il de vos nouveautés en tant qu’acteur?

Je viens de participer à deux longs-métrages qui sont en post-production. Dans le premier, intitulé «Apatride» et réalisé par Narjiss Nejjar, je joue un rôle étroitement lié à d’autres protagonistes de l’histoire du film. Quant au deuxième long-métrage, «Les larmes du sable» de son réalisateur Aziz Essalmi, j’y interprète le rôle de parlementaire, fils d’un général, marié à une actrice, rôle interprété par Saâdia Ladib, qui accueille son père après des années dans les camps de Tindouf. Une période dont il garde des séquelles puisqu’on lui a coupé la langue et il n’échange avec sa fille qu’en écrivant. Dans l’ensemble, c’est un film qui permet de véhiculer, entre autres, le point de vue d’un parlementaire et d’un général à la fois.    

Et en tant que producteur ?

Je le ferai pour le film «Nomades» de son réalisateur français Olivier Coussemacq, qui sera tourné en printemps 2017. Pour l’heure, le repérage se fait au sud du Maroc à Tinghir et à Tanger. Aussi, j’étais, cette année, co-producteur  du film «Tazekka» qui est en post-production. Ce long-métrage, dont l’appellation est identique à celle d’un parc au Maroc, a été tourné à Chefchaouen. C’est une œuvre qui raconte une histoire maroco-française. Elle relate la vie d’un jeune orphelin qui vit avec sa grand-mère et qui a appris à cuisiner. Au fil du temps, il va faire la rencontre d’un grand chef dans un petit restaurant marocain qu’il regardait à la télé. Le film est, dans l’ensemble, une success story sur la cuisine marocaine.

Aucun film marocain n’a été sélectionné dans la compétition officielle du FIFM. Qu’en pensez-vous?

Je trouve que c’est dommage qu’il n’y ait pas de film marocain dans la compétition officielle du festival de Marrakech. On en produit assez quand bien même! Par contre je n’ai aucune idée des films soumis pour sélection. En même temps, je ne suis pas d’accord avec le fait d’être présent au Festival juste pour l’être parce qu’il faut avoir des films à l’image d’un cinéma intéressant. Pour ma part, mon sentiment est que le niveau a baissé en général. En tout cas, j’aimerais bien qu’il y ait une explication de la part de la direction artistique du FIFM. Par l’occasion, on m’a appris que les réalisateurs de certains films marocains ont choisi de passer en premier dans d’autres festivals comme celui de Berlin. Chose qui permet à notre cinéma de rayonner ailleurs.

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