Huit scaphandriers professionnels étrangers, aidés par des Indonésiens, se trouvaient vendredi sur une barge ancrée en pleine mer, au-dessus de l’épave, quand ils ont vu arriver une navette militaire. Les autorités indonésiennes les accusent de convoiter un trésor.
« Nous avons été arrêtés sur la barge et ramenés à terre. Nous n’avons pas le droit de sortir du pays ni de Jakarta. Nous avons prévenu nos ambassades », a déclaré à l’AFP Daniel Visnikar, chef-plongeur fançais.
Dans un procès-verbal, l’Agence nationale de protection du patrimoine sous-marin indonésien indique que « selon des informations obtenues auprès de résidents locaux, il est suspecté que des étrangers illégaux oeuvrent à récupérer un trésor ». « Nous avons pourtant tous les documents nécessaires pour effectuer les plongées qui se passent toujours en présence de représentants du gouvernement indonésien », a assuré M. Visnikar.
Le bateau au centre de l’imbroglio repose par 54 mètres de fond à environ 130 milles marins de Jakarta. Il a coulé il y a plus de mille ans et est rempli de richesses de l’époque des Cinq Dynasties chinoises (907-960), selon des spécialistes. « Une épave du Xe siècle aussi riche, il y en a peu », a estimé Jean-Paul Desroches, conservateur général au Musée Guimet à Paris. Il a pu étudier des photos des pièces remontées à la surface et les trouve « extrêmement intéressantes ».
L’épave et sa cargaison témoignent, selon lui, de l’époque clé du « passage de la route de la soie à la route de la mer » et illustrent « la rencontre entre le monde islamique et la Chine, qui descend avec son économie dans le Sud à cause des pressions qu’elle subit dans le Nord ». Un responsable des fouilles conduites depuis le mois d’avril a avancé, de son côté, que l’épave devait « susciter bien des convoitises ». Ce trésor a fait naître une polémique autour de ses futurs bénéficiaires.