Culture

Connaissez et faites connaître les Musées

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Rares sont ceux qui connaissent les trésors du patrimoine marocain. Et ce n’est pas les musées qui manquent (voir liste). Ces établissements, rassemblant les fruits des fouilles archéologiques, des bijoux, des tissus, des tapis… d’une valeur inestimable, n’arrivent toujours pas à séduire la descendance de ces artisans qui ont fabriqué de tels objets résistants, malgré tout, à l’usure du temps. « Les étrangers connaissent bien mieux que nous nos richesses patrimoniales. Je connais des étudiants qui préparent leurs licences, en Histoire, et qui ne savent presque rien sur les monuments historiques de Fès, ni sur les objets exposés dans les trois musées de cette ville. C’est affligeant ! », déclare Mohamed Labbar, professeur d’Histoire à l’Université Mohamed Ibn Abdellah à Fès. Et d’ajouter
« qu’aller visiter un musée reste toujours une tradition étrangère à notre culture ».
Dans le même sillage, Mohamed Allali, un universitaire intéressé par la richesse de notre patrimoine, déplore également cette « gestion traditionnelle des musées ». Pour lui, le chemin à emprunter pour faire connaître davantage ces joyaux patrimoniaux est celui de la communication. « Il faut créer un réseau avec l’ensemble des établissements scolaires et penser à introduire les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les musées », propose cet universitaire.
Si pour certains, la communication est l’une des solutions pour faire sortir de l’ombre les musées, d’autres pensent que la panacée est dans une stratégie de revalorisation des objets exposés dans les musées. « C’est une réalité amère. Le commun des mortels n’accorde pas assez d’intérêt aux richesses exposées dans nos musées. Il y a des musées qui sont complètement désertés. Pour l’anecdote, on les appelle les tombes du patrimoine », annonce, sous couvert d’anonymat, une ex-conservatrice d’un musée.  Mais il n’y a pas que l’oubli et le désintérêt qui rongent les musées. L’humidité et le manque d’entretien s’occupent du reste. « Il faut dire que la conservation des objets des musées se fait avec les moyens de bord », note Mohamed Labbar. La conservatrice du musée des Oudayas, Touria Msaouri, par contre, affirme que son établissement dispose d’un déshumidificateur, depuis 1995, tandis que Mohsin Idrissi, conservateur des monuments historiques de Fès précise que ce problème ne concerne que les musées situés dans les villes côtières. Les musées sont également censés enrichir leurs collections.
« L’acquisition se fait à travers les objets trouvés lors des fouilles archéologiques ou des achats qu’on effectue à chaque fois qu’on repère un objet précieux », explique Abdeljalil El Hajraoui, directeur du patrimoine culturel au sein du ministère de la Culture. Cette division est également chargée de rapatrier des trésors. « À chaque fois qu’il y a une vente aux enchères d’objets marocains, nous participons à la course pour les acquérir. L’année dernière, on a rapatrié des frises de bois lors d’une vente aux enchères organisée par Sotheby’s », précise Abdeljalil El Hajraoui. Pour arrêter l’hémorragie de ces objets de grande valeur historique et symbolique, la Douane appelle les experts du ministère de la Culture à chaque fois qu’elle rencontre une pièce appartenant à notre patrimoine. Des efforts pour que ces « tombes du patrimoine » ne se vident pas. 

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