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Dans son livre «Ils se distraient avec les nuages» : Le poète Hassan El Ouazzani interroge ses pairs

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A travers ces entretiens, le lecteur découvre le commun humain quant à la conscience de la poésie et à la fonction assignée à ce genre littéraire dans des contextes géographiques et socioculturels différents.

Le dernier livre intitulé «Ils se distraient avec les nuages» du poète et chercheur Hassan El Ouazzani, publié aux Editions «Almutawassit», est une compilation d’entretiens qu’il a eus avec ses pairs. Ce sont ainsi 25 poètes, issus de 17 pays hors du monde arabe et de géographies, de langues ainsi que de générations variées, qui figurent dans cette publication récente. Ils ont, selon l’auteur, en commun de «porter le poème à son apothéose et exprimer le désir de réécrire les détails de la vie quotidienne ainsi que le pouls du monde, chacun à sa manière». 

A travers ces entretiens, le lecteur découvre le commun humain quant à la conscience de la poésie et à la fonction assignée à ce genre littéraire dans des contextes géographiques et socioculturels différents.

En détail, ces entretiens donnent notamment la parole à Luan Starova (Macédoine), Alberto Kurapel (Chili), Myriam Montoya (Colombie), Tobias Burgbad (Allemagne), Casiniro Di Brito (Portugal), Latif Pedram (Afghanistan), Monique Juteau (Canada), Guy Bennett (Etats-Unis d’Amérique), Cai Tianxin (Chine), Marie-Claire Bancquart (France), Giuseppe Conte (Italie), Tugrul Tanyol (Turquie) et Adrian Grima (Malte).

A propos de ces poètes, Hassan El Ouazzani indique : «Une profonde amitié me lie à la majorité des poètes figurant dans ce livre. A leur invitation, j’ai pu, parfois, visiter leur domicile et partager le repas avec certains d’entre eux. Et si la plupart méconnaissent, comme le confirment ces textes d’entretien, la culture arabe, ils expriment l’envie de dialoguer avec elle et de la connaître. Ils expriment également un authentique élan de solidarité avec cette culture et ses problématiques».

Dans son livre, l’auteur pose à ses pairs des questions assez intéressantes. «Tu as été témoin de l’autodafé par les milices des Talibans de 55.000 livres de la Bibliothèque Nasser Khorso. Comment tu as vécu ce drame?», interroge Hassan El Ouazzani Latif Badram. Et le poète afghan de lui répondre: «J’ai été terré à ce moment-là dans une chambre, près de la base militaire des Talibans. La situation recelait beaucoup de risque. Malgré cela, j’ai pu assister à cet autodafé depuis la fenêtre. Ça s’est passé un jour du mois d’août 1998. Ils ne se sont pas contentés de brûler, de façon criminelle, les livres mais ils ont procédé à la liquidation des humbles employés de la bibliothèque. Ils ont jeté les cadavres dans la rivière. Cette scène semblait un fidèle remake du forfait commis par les Mongols, conduits par Gengis Khan, à la bibliothèque de la Mosquée de Boukhara, des siècles plus tôt. J’aurais aimé ne pas être le témoin oculaire de ce crime perpétré par des ignares contre la pensée et la culture de l’humanité».

Pour rappel, l’auteur, né en 1970, occupe le poste de directeur du livre au ministère de la culture et de la communication. Il enseigne à l’école des sciences de l’information. Il est également titulaire d’un doctorat en littérature. Hassan El Ouazzani compte à son actif plusieurs livres, à savoir «Répertoire des écrivains marocains» (1993), «Une certaine trêve, poésie» (1997), «La littérature marocaine contemporaine: étude bibliométrique» (1997), «Dictionnaire des auteurs à l’ère Alaouite de l’historien Abderrahman Benzidane: Annotations et étude bibliométrique» (2002), «Le secteur du livre au Maroc (2009), «Rêves de Maclohan, poésie» (2017).

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