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Dans son nouveau court-métrage : Abdellatif Fdil traite la philosophie avec un regard typiquement marocain

© D.R

Le nouveau court-métrage, «Un philosophe» de son réalisateur marocain Abdellatif Fdil fait partie de la sélection du 24ème Festival international du cinéma d’auteur de Rabat, qui se tiendra du 16 au 22 novembre.

L’annonce est faite par le cinéaste qui précise également que son œuvre est également sélectionnée au festival Kairawan en Tunisie, au 4ème Festival international ciné-café de Taza, prévu du 20 au 22 décembre, au Festival cinéma des peuples d’Imouzzer, au Festival du cinéma national d’Assa Zag, et bien d’autres en cours. «Dans sa première participation, en octobre 2019, le film a eu le prix du Festival international du cinéma et la mer», exalte-t-il.

Au-delà de ces projections en avant-première, l’œuvre raconte, en 20 minutes et en sous-titrages français et anglais, l’histoire de Nabil, arrivé à Azaghar (Khénifra) en mission de recensement, qui fait connaissance d’un douanier souvent accompagné de cinq enfants dont il ne semble pas être le père. Depuis, des questions folles le taraudent. De quoi abonder dans le sens de l’intitulé «Un philosophe».

A propos du choix de la philosophie, qui a tendance à être abordée par plusieurs réalisateurs, Abdellatif Fdil indique être depuis longtemps intéressé par le cinéma de Terrence Malick, Lars Von Trier, Ang Lee et Wes Anderson. «Mais, je leur résiste dans mes réalisations. Un philosophe traite la philosophie mais avec un regard typiquement marocain en partant de l’idée qu’un philosophe ne voit pas les choses comme elles sont», explicite le cinéaste marocain. Dans ce sens, il donne également l’exemple du pêcheur, dans le film, qui ne voit pas, à son tour, les choses comme les villageois de son entourage puisqu’il accepte l’adultère de sa femme. «La philosophie n’a jamais été un effet de mode, mais, aujourd’hui, les réalisateurs s’intéressent plus aux sujets existentiels, voire complexes et profonds dans leurs récits filmiques», détaille M. Fdil.

Quant au budget du film, il a, selon le réalisateur, obtenu 200.000,00 DH  de subventions du CCM qui n’a pas suffi pour l’achever. «Wiwan Films, la société de production, était contrainte de chercher d’autres subventions pour payer la post-production. Le coût final du film a atteint 390.000,00 DH», ajoute le réalisateur, qui se félicite par l’occasion du casting. «J’ai eu la chance de travailler avec une superbe équipe artistique qui a donné au film un poids remarquable», enchaîne M. Fdil qui énumère les artistes. Il s’agit d’Abdelilah Rachid, le protagoniste du film «Les Chevaux de Dieu» et de la série TV «Rdat lwalida». Il a, selon le réalisateur, incarné avec un excellent professionnalisme le recenseur dans «Un philosophe». De son côté, Mohammed Hmimsa, qui joue le rôle du pêcheur philosophe, est assez fort dans son interprétation intérieure. Selon le cinéaste, cet acteur devait incarner un personnage complexe avec peu de dialogues et moins de présence à l’écran. Pour sa part, Chaimae Ben Acha, est aux yeux du réalisateur, une comédienne généreuse qui n’a prononcé aucun mot dans le film mais qui est restée ambiguë dans son rapport avec les hommes qu’elle rencontre dans le film.

Outre «Un philosophe», M. Fdil travaille, d’après ses dires, sur son premier long-métrage qui a eu le prix du meilleur projet cinématographique au Festival National du film. Aussi, le réalisateur tourne deux documentaires sur «La folie et la vie des bergers du moyen Atlas».

Pour rappel, le cinéaste est également scénariste et producteur. Il est lauréat de l’Ecole nationale supérieure de l’audiovisuel de Toulouse. Il est, de plus, titulaire d’un doctorat Cinéma de l’Université de Toulouse II Jean Jaurès. Pour l’heure, il est enseignant-chercheur à l’Institut supérieur des métiers de l’Audiovisuel et de cinéma (ISMAC) à Rabat. Il est, de surcroît, auteur de plusieurs films courts-métrages et documentaires dont La Singerie, Table de Punition, Mon Cheval, Voyage à Tokyo qui ont marqué son parcours artistique. Il a enseigné la réalisation cinématographique et l’écriture de scénario à l’Ecole nationale supérieure de l’audiovisuel de Toulouse avant de rentrer en 2018 au Maroc.

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