Culture

De toutes les couleurs : Douce obsession

© D.R

On ne devient pas artiste par un coup de baguette magique. Je pense que les artistes ne sont pas des gens tout à fait normaux. Ce sont souvent des êtres obsédés par l’art et la créativité. «Je ne pense qu’à ma peinture, et si je devais la quitter, je deviendrais fou»  (Claude Monet). De son côté, Louis Armstrong disait: «Toute ma vie, toute mon âme, tout mon esprit, c’est souffler dans cette instrument!»
Ce qui caractérise un artiste de génie c’est sa grande obsession à créer. Pour lui, le fait de créer n’est pas une simple occupation, mais un besoin, une drogue, une sorte d’accoutumance aux idées, aux images…
C’est connu, la frontière entre le génie et la folie est très mince. Et si tous les artistes ne la franchissent pas, beaucoup la frôlent allègrement !
L’art véritable naît de la lutte entre la sagesse et la folie, entre le rêve et la réalité. La définition de l’obsession nous explique que le sujet perçoit très bien l’absurdité des pensées qui font irruption dans son psychisme. Il tente de les chasser, de s’en débarrasser, mais sans succès, et s’engage alors une lutte contre elles qui a pour effet d’augmenter dramatiquement l’anxiété. Ce qui me pousse à qualifier les obsessions artistiques de douces. «Obsessions» car des idées et des images hantent l’artiste durant des jours et des nuits. «Douces» car ces obsessions sont agréables et qu’il est content de les vivre pleinement. Il prend même du plaisir à les suivre de bout en bout sans prendre le temps de se demander pourquoi ou comment.
La différence entre l’obsession artistique et l’obsession dans le sens «maladie», est que l’artiste accepte ses obsessions et qu’il arrive à les évacuer régulièrement par la créativité. Il crée et cela lui permet de se débarrasser de ses douces obsessions et se tenir prêt pour les prochaines.
Pour un artiste, peindre ou y penser, c’est éviter le seul autre choix : celui de se sentir complètement misérable ! Un jour sans peindre ou sans l’idée de peindre est un jour presque perdu ! La peinture est tellement obsédante qu’il a l’impression que tout ce qu’il fait en dehors de son atelier est une perte de temps. Quand une idée de peinture s’installe dans son esprit, il sait qu’elle ne le laissera pas se reposer, jusqu’à ce qu’il s’en débarrasse,  en l’exécutant.
Alors vous savez, l’œuvre d’un artiste n’est pas un simple produit de commerce, c’est le résultat d’une vie intérieure très agitée. Il y a une grande différence entre le processus et le produit ! Le processus c’est l’art, le fait d’être artiste, alors que le produit est ce qui se vend ou s’achète, ce que l’on critique ou l’on ignore.
Derrière les cinq secondes ou les cinq minutes que vous passez à observer une peinture, se cache toute une vie d’imagination, de réflexion, d’agitation, d’obsession et de travail! Ce que vous regardez, ce que vous jugez n’est qu’un des produits de ce long processus intellectuel que vit l’artiste.

Articles similaires

Culture

Des mesures pour redorer le blason de la presse

Le sujet a été débattu lors d’un séminaire à Beni Mellal

Culture

Journée mondiale du théâtre : Une série d’activités festives au programme

Fêtée le 27 mars au cinéma Colisée à Marrakech

Culture

Le Ftour du cœur et des sens, ce vendredi à M Avenue Marrakech Ensemble pour reconstruire les écoles Al Haouz

Le vendredi 29 mars, Marrakech El Bahja se prépare avec enthousiasme à...

Culture

Son travail retrouve les chemins de son école: L’œuvre de Mohamed Azouzi à l’honneur aux Beaux-Arts de Paris

Dans le cadre de l’exposition collective «Autohistoria», prévue aux Beaux-Arts de Paris...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux