De toutes les couleurs : Le théorème de l’art contemporain

Certains ont même le sentiment qu’on se moque d’eux et de leur intelligence. Mais sans aller jusqu’à dire que cet art, qui leur est pourtant contemporain, leur est étranger, on peut affirmer qu’il leur est beaucoup moins familier que les autres formes d’arts classiques !
Contrairement à l’expression artistique qui a caractérisé le monde de l’art durant un millénaire, l’art contemporain a atteint un langage hermétique qui nécessite constamment une traduction par des critiques d’art plus ou moins compétents. C’est vrai qu’il est beaucoup plus divers et les artistes semblent bouder royalement les conventions, en créant de nouvelles règles et approches.
Un ami artiste pense que : «l’art doit avoir une signification et une résonance émotionnelle. Et les expositions contemporaines d’installations conceptuelles, de vidéo etc. n’en ont aucune !» D’autres pensent que ce qui est contemporain en art c’est le fait que les gens n’arrivent plus à faire la différence entre les choses pour pouvoir les accepter ou les rejeter ! Et ce n’est pas très simple, je pense qu’il y a deux explications: Soit que l’artiste lui-même ne comprend pas l’art contemporain, soit que les spectateurs ne savent pas lire ce type d’art. Pour mieux vous expliquer mon point de vue, j’aimerais comparer l’art contemporain aux mathématiques.
Les mathématiques ne sont autre qu’un langage logique, extrêmement précis et rigoureux. Il permet de communiquer des idées logiques et philosophiques, plus ou moins complexes. Si on n’y comprend rien, ce n’est pas parce qu’on est incapable de comprendre la logique mais plus souvent parce qu’on ne maîtrise pas son langage de communication. Il est donc facile de duper des gens qui ne connaissent pas ce langage. N’importe qui est capable de présenter de fausses formules compliquées sans sens pour impressionner les gens. Alors que les mathématiciens peuvent détecter instantanément les formules absurdes.
Pareil en art contemporain, c’est très facile de faire croire n’importe quoi ou impressionner les gens. Mais si on a quelques connaissances en histoire de l’art, on est capable de se défendre et de faire la différence entre un artiste intellectuel et un opportuniste.
Pour pouvoir aborder des œuvres contemporaines, créer une sorte de dialogue, une action de réciprocité avec les œuvres, il faut probablement s’initier aux principes et au langage de cet art. S’informer auprès d’artistes contemporains ou de critiques d’art, lire l’histoire de l’art pour situer les œuvres et savoir ce qui inspire l’artiste. Armé d’un certain savoir, d’une certaine capacité à déchiffrer les œuvres, on peut accepter jusqu’à l’art conceptuel, par exemple, qui ne se soucie ni du savoir-faire de l’artiste ni même de la réalisation des idées ; un art capable de se passer carrément de l’objet…