Culture

Décès de Christian Fechner, le producteur aux doigts d’or

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«L’important, c’est de fabriquer des films avec le maximum de sincérité. Il n’y a pas de recette. S’il y en avait, on serait formidablement riches !», disait le producteur, mort dans la nuit de mardi à mercredi. «Même si finalement j’ai produit plus de films populaires que de films d’auteur, j’assume tous les choix que j’ai faits», ajoutait-il. Nombre de ses productions ont été de grands succès populaires : «Papy fait de la résistance» (1983) de Jean-Marie Poiré, « Marche à l’ombre» (1984) de Michel Blanc ou plus récemment «Chouchou» de Merzak Allouache (2003) et surtout «Les Bronzés 3» (2006) de Patrice Leconte et ses 10,3 millions de spectateurs. Grâce à ces succès au box-office, Christian Fechner avait lancé ou conforté de nombreuses carrières, celle de Claude Zidi en particulier, de Patrice Leconte («La fille sur le pont »), ou des acteurs Pierre Richard («La moutarde me monte au nez », «La course à l’échalote »), Louis de Funès (« L’aile ou la cuisse») et Jean-Paul Belmondo («L’animal). Il a aussi produit « Camille Claudel» de Bruno Nuytten (1988) ou « Les Amants du Pont-Neuf» de Leos Carax (1991), qui fut un retentissant échec commercial, prenant à défaut son flair légendaire. Le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, a salué «l’un des grands producteurs de l’après-guerre, un prestidigitateur de grand talent, qui avait constitué l’une des plus belles collections d’affiches du cinéma français» .«C’était un homme pudique, très discret et bienveillant », a-t-il dit à l’AFP. «Il a fait tourner les plus grands du rire, comme De Funès et Belmondo, et ensuite Clavier et tant d’autres», a rappelé le réalisateur Jean-Pierre Mocky. La devise de ce producteur aux 150 millions d’entrées en France, 500 millions dans le monde  selon les chiffres fournis par sa société, était de «faire des films plus jolis que la vie ». Au fil d’une carrière à rebondissements, il avait été PDG de Gaumont Studio et directeur de la chaîne musicale TV6 lancée en 1986, avant de vendre sa société la même année, celle de son cent millionième spectateur. Né le 26 juillet 1944 à Agen (Lot-et-Garonne), ce fils d’un aristocrate autrichien en fuite après l’Anschluss avait débuté comme producteur du chanteur Antoine et des humoristes Les Problèmes devenus Les Charlots. Il était devenu producteur de cinéma par hasard, pour concrétiser l’envie de tourner des Charlots, produisant «Les fous du stade» et «Les Bidasses en folie», où il fait une apparition. En 1993 il avait pris le risque de passer derrière la caméra en tournant un film de cape et d’épée à gros budget, «Justinien trouvé ou le Bâtard de Dieu», adapté d’un livre de Michel Folco. Magicien à ses heures, Christian Fechner avait été sacré deux fois champion du monde en 1979 au Congrès mondial de la magie.

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