Culture

Décès du prix Nobel de littérature Harold Pinter

© D.R

L’écrivain et dramaturge britannique Harold Pinter, prix Nobel de littérature en 2005 réputé pour son opposition à la guerre en Irak, est décédé mercredi soir à l’âge de 78 ans après un long combat contre le cancer. «C’était un grand homme et ce fut un privilège de vivre avec lui pendant plus de 33 ans. Il restera à jamais dans nos mémoires», a déclaré son épouse Antonia Fraser en annonçant jeudi sa mort sur le site du quotidien The Guardian. L’agent de l’artiste, Judy Daish, a confirmé à l’AFP le décès en précisant qu’il était dû à un cancer. Les médecins lui avaient diagnostiqué un cancer de l’œsophage en 2002. Intellectuel connu pour ses prises de positions politiques tranchées, Harold Pinter a écrit plus de trente pièces de théâtre.
Il était également poète, metteur en scène et auteur de scénarios de films, dont plusieurs adaptations de ses œuvres. Le président français Nicolas Sarkozy a salué la mémoire d’un «humaniste lucide, intranquille et intransigeant», et «tempérament frondeur et hétérodoxe». «Le prix Nobel attribué en 2005 a été une consécration tardive de son œuvre immense, mais aussi un hommage au courage et à l’engagement d’un homme contre toutes les formes de barbarie, un homme qui aura renoncé au confort de la notoriété pour marcher toujours +sur la corde raide+ », souligne un communiqué de la présidence française. L’ancien dramaturge, dissident et président tchèque Vaclav Havel a pour sa part déclaré que la «solidarité qu’il manifestait envers moi-même ainsi qu’envers mes amis à l’époque de notre résistance (au régime communiste disparu en 1989) était d’une grande importance». L’homme de théâtre italien Dario Fo, Prix Nobel de littérature en 1997, a salué vendredi l’«extraordinaire humanité» du dramaturge britannique Harold Pinter, décédé mercredi soir. «Notre théâtre est né du même besoin de dénoncer le militarisme, la guerre, la suprématie des intérêts économiques. (…) Quand je l’ai rencontré, nous avions parlé de la façon dont un certain capitalisme a défiguré le monde d’aujourd’hui», a raconté l’écrivain à l’agence Ansa. Evoquant la passion de Pinter pour le cricket, il a rappelé que le Britannique comparait ce jeu à la vie, «ennuyeux avec de rares explosions de joie».
Fils d’un tailleur juif, Harold Pinter était né le 10 octobre 1930 à Hackney, un quartier populaire de l’est londonien. Le succès lui était venu avec «The Caretaker» («le Gardien»), filmé en 1963. Il collaborera à plusieurs reprises pour le cinéma, écrivant notamment les scénarios de «La Maîtresse du Lieutenant français» et de «L’Ami retrouvé». Artiste engagé, Pinter passait pour un rebelle anti-impérialiste et un grand défenseur des droits de l’homme. Il avait notamment réclamé la comparution devant la Cour internationale de justice (CIJ) de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et du président américain George W. Bush, pour avoir déclenché la guerre en Irak. Critique acerbe dans les années 1980 du président américain Ronald Reagan et de sa contemporaine britannique, l’ancien Premier ministre Margaret Thatcher, Pinter avait tourné plus récemment sa colère contre l’engagement de l’ONU au Kosovo (1999), l’invasion américaine de l’Afghanistan (2001) et la guerre en Irak (2003), comparant Tony Blair à « un idiot plein d’illusions» et qualifiant George W. Bush de «criminel de guerre». «Harold était un personnage en politique, un polémiste qui a mené des luttes féroces contre la politique étrangère américaine et souvent britannique…», a dit de lui son ami et biographe Michael Billington,

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