Culture

Des archéologues à Essaouira

© D.R

Il y a trois semaines, l’Ile de Mogador a reçu des visiteurs. Fermée au public pour préserver la présence d’oiseaux migrateurs rares dont le célèbre faucon noir, cette péninsule a été envahie par une équipe maroco-allemande de chercheurs archéologues. Ils sont venus vérifier une thèse développée dans les années cinquante par le chercheur français André Jodin. « Ce scientifique avait retrouvé au milieu des années 50 des vestiges romains », déclare Abdesslam Mikdad, enseignant chercheur à l’Institut national supérieur de l’archéologie et du patrimoine (INSAP). Selon ce co-directeur de ce programme de recherches, André Jodin aurait entrepris des fouilles dans une partie du site uniquement. D’où le but de cette mission maroco-allemande sous l’initiative des départements de l’Institut allemand de recherches archéologiques à Bonn et à Madrid. « Nous avons été contactés par cette institution et nous avons accepté de collaborer dans cette mission», évoque Abdesslam Mikdad. 
Cette mission a une durée de cinq ans renouvelables et concerne la région d’Essaouira ainsi que celle du Rif. Les fouilles sur l’Ile de Mogador pour cette année sont à présent achevées. L’équipe, composée de huit spécialistes dont quatre sont allemands, a effectué des prospections géophysiques en se basant sur la technique des géo-radars ainsi que celle de la géomagnétique. « Ce processus permet d’obtenir des images précises sur ce que peut cacher le sol comme richesses », explique l’enseignant à l’INSAP. Ces techniques, nécessitent beaucoup de moyens financiers. L’Allemagne s’est donc portée volontaire pour co-financer ce programme d’étude, à hauteur de 70%. Le reste du budget, c’est à l’INSAP de le rassembler. Après trois semaines de prospections, l’équipe a retrouvé des restes  de vestiges datant de l’époque romaine et phénicienne, à savoir aux VIème et VIIème siècles. Ce programme de recherche prévoit également l’étude de la population locale par le biais des  prospections entamées dans la région d’Essaouira, connue pour son riche  patrimoine archéologique. Ceci en vue de déterminer les endroits qui ont connu une occupation locale. Cela devra permettre de définir les aspects et la nature des relations qu’entretenaient les populations locales avec les autres venues d’ailleurs.
Cette recherche a donné comme premiers résultats : l’existence de maisons et de structures d’habitation, des zones industrielles et des citernes datant de cette même époque. Mais pour plus de détails sur ces fouilles, les sédiments ont été emmenés en Allemagne pour être analysés dans des laboratoires spécialisés. À la question qu’est-ce que le Maroc gagne de ces recherches, Abdesslam Mikdad répond : « cela permettra de mettre en valeur ce site pour ensuite le préserver ». À savoir si cette préservation sera maroco-marocaine ou encore une fois l’œuvre d’un partenariat étranger. 

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