Le doublé historique d’Halle Berry et Denzel Washington vient de marquer un tournant historique dans le cinéma hollywoodien. Denzel Washington, fils de pasteur né le 28 décembre 1954 à Mount Vernon (Etat de New York) est devenu dimanche le premier acteur noir à obtenir la récompense suprême d’Hollywood depuis 38 ans. Marié depuis 19 ans à l’actrice Pauletta Pearson, il est père de quatre enfants.
À 47 ans, il en était à sa cinquième nomination, dont trois comme meilleur acteur. Et c’est grâce à un rôle à contre-emploi, dans un film passé quasi-inaperçu aux Etats-Unis, « Training Day », que le beau Denzel a rejoint Sidney Poitier, seul noir avant lui à avoir obtenu l’oscar du meilleur acteur, pour « le lys dans les champs » en 1964. Après avoir habitué son public à des rôles moraux, engagés, Denzel Washington y joue Alonzo Harris, un policier brutal de Los Angeles qui initie à ses pratiques corrompues une jeune recrue débutante, jouée par Ethan Hawke.
Ce registre nouveau n’est peut-être pas un hasard. Après 21 ans d’une carrière exemplaire qui lui vaut d’être désormais payé 20 millions de dollars par film, Denzel Washington a mis à préparer ce rôle le même soin minutieux qu’il attache à tous ses personnages, s’immergeant dans les quartiers les plus dangereux de Los Angeles pour y découvrir les gangs et trafiquants de drogue. L’oscar du meilleur acteur consacre pour Denzel Washington une année riche en réussites. En effet, son film « John Q » fait depuis plusieurs semaines un tabac dans les salles nord-américaines. Il y joue le rôle de John Q. Archibald, père de famille devenu preneur d’otages pour que son fils en danger de mort reçoive les soins dont il a besoin.
Denzel Washington a surtout mis son talent au service de rôles engagés. Après avoir vivoté grâce au théâtre et à la télévision, il perce enfin grâce aux films « a Soldier’s History » (1984), sur les conflits dans une base militaire où règne la ségrégation, « et Cry Freedom » (1987) pour lequel son interprétation du militant anti-apartheid Steve Biko lui vaut une nomination pour l’oscar du meilleur second rôle. Trois ans plus tard, il décroche cet oscar pour son interprétation d’un soldat nordiste dans « Glory », d’Edward Zwick.
La même année, il incarne un trompettiste de jazz dans « Mo’better blues »(1990), apprenant pour cela à jouer de la trompette. Ce rôle marque le début d’une longue et fructueuse collaboration avec le réalisateur noir Spike Lee, qui se poursuivra avec « Malcom X » (1992), rôle pour lequel il est nominé aux oscars, et enfin plus récemment « He got game » (1998).
Il croise Julia roberts dans « l’affaire pélican » en 1993, et élargit son répertoire au fil des ans, jouant notamment un avocat Homophobe qui défend un malade du sida homosexuel dans « Philadelphia » (1993) ou encore un détective tétraplégique dans » The Bone Collector » (1999).