Deux journalistes contraints de divulguer leurs sources

Les deux journalistes ont été condamnés à verser une amende de 25 euros (plus de 250 dirhams) pour chaque heure passée à refuser de divulguer les sources sur lesquelles ils se sont basées pour écrire un article, paru le 12 mai dernier, et qui mettait en cause des gaspillages à la SNCB, la Société belge des chemins de fer.
L’article incriminé, dont le contenu avait pourtant été attesté par des sources compétentes au sein même de la société de chemins de fer, se basait sur une note interne de la compagnie. Celle-ci évoquait des surfacturations notamment du prix d’une nouvelle gare de TGV à Liège dont le coût serait passé en quelques années de 100 à 350 millions d’euros. Le journal avait fait état également de frais d’hôtel et autres charges excessives. La direction de la SNCB assure de son côté que cette note n’existe pas.
Le juge exige donc des deux journalistes de fournir cette note et tout document leur ayant servi. Chose que ces derniers refusent estimant qu’une telle astreinte pourrait mener à l’identification de leurs informateurs.
Réagissant à ce jugement, l’Association des journalistes belges a estimé que de «telles décisions judiciaires, si elles devaient se généraliser, aboutiraient à faire taire ceux qui osent encore diffuser vers les journalistes, et donc vers le public, des informations qui dérangent, avec la conséquence que le public ne disposera plus demain que d’une information officielle, autorisée, aseptisée». Et de poursuivre que «le secret des sources est bien la pierre angulaire d’un régime de liberté de la presse».