Culture

Don Bigg : Mon challenge était de faire un album sans mots vulgaires

© D.R

ALM : Tout le monde a remarqué le caractère plus social que politique de ton nouvel album. Est-ce une forme de maturité artistique?
 

Don Bigg : Il est assez difficile de nier que chaque album est par défaut plus mature que celui d’avant. Cependant, il est aussi bien important de noter qu’il y a toujours eu un caractère social dans mes albums précédant celui-ci. En tout cas, ce sont toujours des sujets inspirés de la réalité marocaine. Par contre, la touche qui caractérise cet album reste, bien sûr, le challenge que je me suis imposé. Mon objectif était de faire un album sans aucun mot qui pourrait être jugé vulgaire, je voulais que le seul choc soit émotionnel.

Le caractère contestataire et revendicatif de tes chansons a été fortement brisé par le bouleversant tube «Tjr». Serait-ce la zen attitude de Ahmed Sultan qui commence à avoir des influences sur toi? Plus sérieusement, d’où vient cette sagesse ?

Il est assez difficile d’être contestataire dans un tel sujet (rires). En tout cas, je considère que «Tjr» est plus un feeling qu’un simple titre. Par contre, le fait d’avoir invité Ahmed Sultan à partager cette expérience est né d’une volonté de toucher les Marocains amazighs. Je veux que tous les Marocains puissent s’identifier à ce morceau sans que la barrière de la langue ne bloque leur feeling.

Avoir un fils a-t-il changé ta vie ?

Comme tout bon père de famille, oui. On prête plus d’attention aux détails de la vie et on devient moins égoïste et surtout plus soucieux de l’avenir.

Chacun de tes nouveaux albums réussit à créer la surprise. Quel est ton secret?

Je n’en ai aucun. J’ai toujours fonctionné au feeling. Cet album est sorti de DBF certes, mais avant il est sorti, du cœur. Je pense que c’est ce qui justifie le bon accueil qu’a eu l’album dès sa sortie. Aussi, je me suis permis de traiter des sujets qu’il m’était impossible d’aborder auparavant. Mais là, je me suis senti prêt et je l’ai fait notamment pour le sujet de l’islam que j’ai traité dans le titre «Ana».

Aujourd’hui, on est loin de «L’Bigg Lkhasser», où est-il passé celui-là ?

Lkhasser est un sobriquet que l’on a voulu me coller et que je reprenais par ironie. Je ne me suis jamais considéré plus vulgaire que vrai. Mais en tout cas, j’ai essayé dans cet album d’être plus hardcore sur certains sujets sans l’être verbalement et cela n’était pas facile à réaliser. En fin de compte, je suis assez fier du résultat.

Quelle lecture peux-tu faire du monde du rap au Maroc ?

Une certaine monotonie et un manque du deuxième degré s’installent. Ajoutons à cela un manque de développement de la structure professionnelle qui me laisse perplexe par rapport à l’avenir de la scène rap marocaine. Ceci dit, ce n’est pas à défaut de talents que la monotonie s’installe mais c’est également une question de moyens.

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