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Driss Khrouz : «Ma touche consiste à sortir du religieux et de le faire connaître dans ce qu’il a de beau»

© D.R

Questions à Driss Khrouz, directeur du Festival des musiques sacrées de Fès

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Driss Khrouz s’affiche cette année pour la première fois lors du festival de Fès des musiques sacrées du monde dont la 24ème édition se poursuit jusqu’au 30 juin. Nous l’avons rencontré en marge du forum de Fès qui s’est tenu du 23 au 25 juin parallèlement à cette grande manifestation. Il parle, dans cet entretien, de son apport pour le festival ainsi que de sa vision du spirituel et du raffinement de la musique y compris celle marocaine.       

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ALM : Vous dirigez le festival depuis la mi-2017. Quelle est la touche que vous y apportez ?

Driss Khrouz : Ce que j’ai essayé de faire, aux côtés de l’équipe du festival, c’est de recentrer l’ensemble des activités, à la fois le festival et le forum, sur le spirituel en considérant que ce n’est pas un festival de l’événementiel. Ce n’est pas fait pour amuser les foules. C’est plutôt pour proposer et offrir au public marocain du raffiné parce que nous considérons qu’il comprend et ceux qui ne comprennent pas doivent comprendre le raffinement de la musique, notamment la grande musique classique, la grande musique marocaine. Comme vous l’avez vu dans le concert d’ouverture, il y avait un mélange heureux entre le malhoun, le classique, le flamenco, la danse, l’amazigh, l’hébreu, le samaâ et le soufisme entre autres. C’est pour montrer qu’il n’y a pas une musique meilleure qu’une autre.

Comment se concrétise votre touche personnelle ?

Déjà, il y a une chose à laquelle nous tenons dans la fondation Esprit de Fès, c’est le raffinement. Le vulgaire n’est pas de la culture. Aussi, le spirituel n’est pas que religieux. Si nous considérons que le spirituel nous habite dans notre vie, nous devons être humbles, absolument formés et nous ouvrir sur les autres parce que nous devons apprendre sur les autres et vice versa. Il n’y a pas de société, de religion et de culture meilleures que d’autres. Chacun a le droit d’avoir sa religion, sa culture, etc., mais nous devons écouter les autres quitte à ne pas être d’accord. Ne pas être d’accord suppose d’abord d’écouter, de comprendre, puis répondre par l’affirmative ou la négative avec civilité. C’est cela le dialogue qui consiste d’abord à connaître. Voilà ce que j’ai essayé de faire et de montrer qu’il n’y a pas le festival et il n’y a pas le forum mais une articulation. Comme vous l’avez vu, le festival se décline dans plusieurs espaces avec une originalité pour chacun.

En parlant de sites, que répondez-vous à ceux qui estiment que la programmation réservée à Bab Boujloud n’abonde pas dans le sens du caractère spirituel du festival ? 

C’est le festival dans sa version de questionnement marocain. Il est question d’y voir la nouvelle chanson marocaine en termes de valeurs. Elle porte la contestation, le questionnement et c’est tant mieux. Elle  porte également le désarroi, c’est tant mieux aussi. Elle porte, de plus, de l’espoir ; là aussi c’est tant mieux. D’autant plus qu’elle touche les jeunes. C’est pour montrer que la musique et la culture doivent être au centre de tout ce qui se fait au Maroc. Si nous considérons que la musique et la culture, c’est quand on a le temps de la faire, c’est foutu. Voilà, en guise de complément de réponse à votre première question, ma touche. Il s’agit de sortir du religieux et de faire connaître le religieux dans ce qu’il a de beau. C’est cela la modernité aussi. 

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