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The Jacksons : Destiny
En 1977, soit un an après la sortie du classique The Jacksons, premier album des Jackson 5 rebaptisés Jacksons pour des problèmes d’ordre juridique liés à leur ancienne maison de disques (ils sont passés de Motown à Epic, et leur changement de nom correspond aussi à une orientation plus funk et adulte de la formation, puisque ses membres, à l’exception de Michael Jackson, ont désormais passé la vingtaine d’années), sort un de leurs meilleurs disques : Destiny. Et pourtant, Michael Jackson, qui fera cavalier seul, n’a pas encore rencontré Quincy Jones et enregistré Off The Wall, qui sortira en 1979, ni Thriller bien sûr. Ici, "Things I Do For You" et "Shake Your Body (Down To The Ground)" sont deux brûlots funky, surtout le second (qui se placera au sommet des charts comme un des meilleurs tubes disco du moment), qui annonce l’excellent et imparable "Don’t Stop ‘Til You Get Enough" du King Of Pop en solo. Monstrueusement efficace, Greg Phillingames, qui l’arrange, y accomplit tout simplement des prouesses – la dernière minute de ce morceau assez long est irrésistible. Un des Himalaya du genre.

Van Morisson : Astral Weeks
Enregistré en deux jours avec quelques musiciens de jazz dont Connie Kay, le batteur du Modern Jazz Quartet, Astral Weeks est un album exceptionnel. On dit, pour la petite histoire, que la maison de disques aurait exigé la présence de musiciens de jazz professionnels par souci d’économie, afin que les séances ne durent pas trop longtemps. Peu importe, l’essentiel c’est la magie de cette rencontre. Toute la subtilité des arrangements est spontanée. A aucun moment le vibraphone, la flûte ou les cordes ne donnent l’impression d’être plaqués sur la musique de Van Morrison. Les chansons semblent couler de source, tandis que la voix du barde irlandais virevolte et crée une nouvelle poésie, d’une liberté incomparable.

Eva Cassidy : Time After Time
Eva Cassidy n’a eu besoin que de quelques années – et de quelques albums – pour devenir l’une des grandes divas de la musique populaire. Certainement, même, aurait-elle pu être la Billie Holiday du début du XXIe siècle si, en 1996, la maladie ne l’avait pas emportée à l’âge de trente-trois ans. Sorti en 2000, Time After Time comprend quinze titres inédits enregistrés en studio, à quoi s’ajoutent quatre chansons live. Ce qui envoûte, c’est bien évidemment la voix d’Eva, une voix poignante, délicate et expressive. Mais c’est aussi son éclectisme, cette rare faculté d’aborder les genres et les répertoires les plus divers sans jamais se répéter. Ainsi, de la chanson-titre, hit énorme pour Cindy Lauper en 1984, à "Kathy’s Song" de Paul Simon, en passant "Woodstock" de Joni Mitchell ou "Ain’t No Sunshine" de Bill Withers, Eva Cassidy savait recréer et donner une nouvelle dimension romantique à tout ce qu’elle chantait.

India Arie : Acoustic Soul
Le début du troisième millénaire aura vu la confirmation de quelques chanteurs et chanteuses soul tous issus de la scène de Philadelphie : Jill Scott, Bilal et Talaab Jonhson de Musiq Soulchild. Désormais, il faudra compter avec une autre chanteuse (également guitariste) originaire de la même région, India Arie dont Stevie Wonder pense le plus grand bien puisqu’elle est une des rares personnes, avec Craig David, sur laquelle notre génie ne tarit pas d’éloges. Toutefois, le plus dur restait à faire : être à la hauteur de sa réputation, ce que réussit sans forcer cette nouvelle diva avec Acoustic Soul, son premier opus. Attention : même si le dernier morceau l’offre à entendre dans un contexte évoquant des 70’s superbement arrangées, le reste de l’album propose des ambiances beaucoup plus intimistes et dépouillées, mâtinées de folk comme sur les lumineux "Brown Skin" et "Strength, Courage And Wisdom". Excellent single, "Video" vient couronner le tout. Sincère, habité et imprégné de soul.

Ike and Tina Turner : Funkier Than a mosquito’s tweeter
Placée sous la houlette du spécialiste britannique Dean Rudland, cette compilation consacrée au duo que formèrent Ike et Tina Turner lorsqu’ils étaient encore civilement liés l’un à l’autre, se borne aux années qui vont de 1969 à 1974 et prennent le train en marche après River Deep Mountain High produit par Phil Spector, c’est-à-dire après que les Rolling Stones s’en sont entichés. Moins axé sur la soul, la pop ou le blues, cet album fait la part belle aux grooves épais dont trois des titres au moins sont emblématiques : "I Wanna Take You Higher" de Sly & The Family Stone, "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin et la chanson-titre qui sera reprise avec succès par Nina Simone.

Tété : l’air de rien
Longtemps convoité par les maisons de disques, c’est finalement avec Sony que Tété a réalisé son premier album. Un disque très attendu du public qui avait déjà vu le chanteur à la guitare en concert. Car Tété est avant tout un homme de scène, et c’est sur les planches qu’il a d’abord séduit le public. Il a pris son temps pour réaliser cet album et tant mieux car les fans ne seront pas déçus. Tété distille tout au long des plages de ce disque une folk à la française douce et épurée. Il nous raconte des histoires et nous emmène dans son monde, tranquillement, L’Air de rien, nous faisant rencontrer des personnages drôles et attachants. Cet album sonne bon la révélation du début d’année 2001. Ceux qui ont eu la chance de le voir sur scène retrouveront le même plaisir en écoutant le disque. Pour les autres : à découvrir absolument.

Surfacing : Sarah Mc Lughan
Malgré le très bon accueil des 3 premiers albums, ce fut Surfacing qui consacra Sarah McLachlan en 1997. Après avoir conquis dès le début ce Canada où elle avait élu domicile, les États-Unis et la Grande-Bretagne succombent à ce style mêlant des mélodies pop et un folk concerné, par le fort engagement de la chanteuse. Dès sa sortie, cet album se classa à la seconde place des charts nord-américains, et le premier single qui en fut extrait ("Building A Mystery") montrait toujours ce style raffiné, doucement romancé de McLachlan. C’est toujours secondée de son aide de camp Pierre Marchand qu’elle offre ici des compositions à l’impact immédiat comme "Witness" ou le très accrocheur "Sweet Surrender" qu’elle signe seule. Des ballades passionnées, assez bouleversantes ("I Love You") côtoient des titres à l’écriture profonde ("Angel", "Last Dance"). C’est le disque d’une chanteuse de cœur probablement au mieux de ses capacités.

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