Culture

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Divers Artistes :  Starmania
 C’est en 1979, après quelques succès ponctuels d’adaptation (Hair, Godspell), que la comédie musicale française explose en France avec Starmania. Luc Plamondon, l’auteur, et Michel Berger, le compositeur, préféreront parler d’opéra-rock. Avec quelques valeurs sûres proches (France Gall pour Berger, Diane Dufresne pour Plamondon) et des découvertes (Daniel Balavoine, Fabienne Thibeault… ), les deux créateurs ont d’abord enregistré ces quelques titres en studio avant de les mettre en scène au Palais des Congrès et d’éditer une version live plus longue.
La recette sera copiée vingt ans plus tard avec Notre-Dame. Parmi les titres de "base", des chansons majeures comme : "Le monde est stone", qui sera plus tard reprise aux États-Unis par Cindy Lauper ("The World Is Stone"), "Ziggy", dont Céline Dion refera un tube en France en 1994, ou "Les uns contre les autres"… qui fait régulièrement le bonheur des piliers des Enfoirés ou d’autres shows caritatifs… Cette version originale studio, qui compte vingt titres, est devenue avec le temps une sorte de Best Of, toutes les chansons ayant fait leur chemin ("Quand on arrive en ville", "La Complainte de la serveuse automate", "Le Blues du businessman", "Monopolis", "Les Adieux d’un sex-symbol"… ). À noter : certains interprètes (Éric Estève) arrêtèrent l’aventure Starmania à cet enregistrement et ne connurent jamais l’accueil triomphal du public au Palais des Congrès.


John Lee Hooker : Face to face
 
 Toujours ce jeu de guitare crispé, par coups de griffe, pour faire crier les cordes. Toujours ce grognement primitif, qui marmonne les mêmes mots. Non, ce n’était pas la première fois que John Lee Hooker enregistrait quelques-unes de ses marottes. "Dimples", "It Serves Me Right To Suffer", "Boogie Chillen" appartiennent depuis des siècles à l’histoire du blues, la sienne. Et en les créant, il ne leur donnait qu’un visage, cent fois remodelé par lui. Ainsi va Face To Face, album posthume du patriarche. Celui qu’il préparait quand ses ancêtres le réclamèrent auprès d’eux Alors sa fille Zakiya Hooker de décrocher le téléphone et d’inviter la garde rapprochée. Les dévoués George Thorogood (“Jivin’ me”), Johnny Winter (“Face To Face” avec sa slide guitar invraisemblable), Dicky Betts (”It Serves Me Right To Suffer”), bref le courant historique de cette musique que John Lee inventa plus de 60 ans plus tôt. Roy Rogers avait signé la production originale du disque. Zakiya décida de la revoir pour prévoir des plages où John Lee devient crooner comme dans "Six Page Letter", soutenu aux violons et au sax. Les puristes pourront s’en émouvoir, mais ils auront largement de quoi se rassasier avec des titres comme "Ups And Downs" ou l’anthologique "Wednesday Evening Blues" avec Thorogood. Au final, ceci est un testament précieux.


Lucky Peterson : Double Dealin

 Oui, comme l’amorce le titre, Lucky Peterson joue sur deux tableaux depuis toujours. Quand sa guitare est allée jusqu’au bout du blues, ses cordes laissent la place aux touches de l’orgue Hammond, B3 s’il vous plaît ! Et sur les deux tableaux, Peterson ne craint personne. Il affiche une facilité étourdissante à lancer les notes juteuses d’un mid tempo fougueux ("3 Handed Woman", signé du grand André Williams). Le blues mélancolique, celui qui réclame les rythmes les plus lents ("When My Blood Runs Cold", "Don’t Try To Explain", "Where Can A Man Go") semble être pour lui un univers naturel. Là, sa voix prend des accents de chanteur de soul à la Wilson Pickett ; avec les cuivres pour porter les mots. Cet album, du prodigieux musicien, son 10e alors qu’il a à peine trente-huit ans, le montre aux prises avec un répertoire sur mesure. Il y expose en grande largeur la facilité déconcertante d’un instrumentiste qui pourtant n’a plus grand-chose à démontrer. C’est juste le blues dans sa lecture la plus moderne et la plus fidèle ("Remember The Day") qui en sort encore grandi. 



 Les 100 Plus Grands Thèmes Du Blues

 
 L’amateur éclairé prendra sa loupe pour vérifier si le titre de ce coffret (4 CD) est bien justifié. Il ne manquera alors pas de noter la présence des "Rollin’ Stone" (Muddy Waters), "Sweet Home Chicago" (Robert Johnson) ou encore "Baby Please Don’t Go" (Big Joe Williams). Les monuments du genre sont bien là, dans les versions originales de leurs créateurs. Mais la vertu principale de cette abondante compilation est d’exhumer des pièces vénérables (les années 20), et de porter à la lumière les enregistrements de chanteuses comme Ma Reiney (avec Louis Armstrong au cornet dans "See See Rider") ou Trixie Smith, où Sidney Becket est à la clarinette. Plus qu’un simple hommage en forme d’avant-goût, la collection de 100 titres offre un panorama des principaux interprètes du blues originel. Elle permet de découvrir côte à côte des pages issues des premiers jours du blues du Sud profond (comme Frank Stokes ou Charlie Patton) avec les heures chaudes du Chicago Blues (Willie Dixon, Brownie Mc Ghee…) et celles, non moins torrides, de New York et de Los Angeles (Duke Ellington, Count Basie, et cette pièce d’anthologie qu’est le "Vibraphone Blues" de Lionel Hampton avec Benny Goodman, entre autres). Accompagné d’un livret complet où figurent les noms des musiciens, des compositeurs, et des dates et lieux d’enregistrement, ce coffret offre plus de cinq heures de musique indispensable.

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