Culture

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Nick Drake : Pink Moon
Que l’on parle de musique hantée ou fissurée, de solitude, de mélancolie ou d’aliénation, l’univers de Nick Drake n’aura jamais atteint un dépouillement aussi radical et bouleversant que sur Pink Moon. Ses deux premières œuvres funambulaient pourtant sur de riches arrangements de cordes.
Drake y digérait subtilement ses icônes chéries, de Tim Buckley au Van Morrison d’Astral Weeks en passant par Donovan (sans l’électricité), et surtout la scène folk anglaise des Bert Jansch, John Renbourn et autres Fairport Convention. Avec Pink Moon, il décide de tout balayer. Ses deux premiers albums ont commercialement bu la tasse, ce qui n’arrangera guère ses problèmes existentiels.
Et pourtant, antidépresseurs et consultations psychiatriques ne suintent jamais de ses compositions. Voix éthérée de faux angelot, mélodies d’une douceur mystique et jeu sobre où les toiles d’accords torturés enveloppent une prose désabusée, Nick Drake est ici seul, sa guitare pour houppelande. Il déroule son folk climatique dont l’intemporalité n’a rien perdu de son intensité.
Surtout, il n’est pas là pour jouer les martyrs mentalement dérangés. Même avec un tabouret en tôle et une guitare en bois, Dylan est toujours sur terre ; Drake est, lui, déjà dans l’éther, et sait déjà ce qui se passe derrière le soleil. A tel point que Pink Moon devient l’invention d’une nouvelle musique de chambre ; celle où son géniteur lâcha son dernier souffle à 26 ans seulement.


David Bowie : Hunky Dory
Quand David Bowie publie Hunky Dory, le monde n’est pas tout à fait prêt à entendre ces histoires d’androgynes, adeptes d’Oscar Wilde. Lui, en revanche a pensé toute son entreprise, et avec cet album, il s’apprête à installer durablement son nom, ses métamorphoses et ses obsessions dans le paysage musical. Hunky Dory renferme tous ces ingrédients, des chansons comme "Changes" et "Life On Mars ?" diffusent instantanément l’insolent génie de Bowie. Un brin de cynisme pour ces textes irrévérencieux, et surtout un sens redoutable de la mélodie et des arrangements dont l’artiste sait depuis longtemps que les meilleurs ont été inventés entre 1960 et 1965. Des chœurs nubiles, bercés de cordes élégantes, une voix qui doit un peu à Ray Davies des Kinks, à Lou Reed, à qui il dédie le foudroyant "Queen Bitch", et à Bob Dylan, un piano – Rick Wakeman, alors clavier de Yes, magistral dans "Oh You Pretty Thing" – et enfin la guitare de Mick Ronson, pour sceller la musique dans le durable. Hunky Dory devient l’un des trois meilleurs albums de Bowie.


Le meilleur de Tri Yann
Si la musique celtique connaît un succès croissant en France depuis une bonne vingtaine d’années, c’est pour beaucoup grâce à Tri Yann. Modernisant le folklore breton comme les bluesmen de Chicago, dans les années cinquante, avaient transformé en profondeur l’antique blues du Delta, la formation nantaise s’est en effet trouvée à l’origine d’un courant musical qui, au-delà des clichés et bien loin de tout parisianisme, a fait un nombre grandissant d’adeptes. Ce double CD qui réunit les 44 titres les plus marquants de sa carrière en portent le lumineux témoignage : la double démarche de Tri Yann, dès le départ, a été de combiner instruments acoustiques et électriques et de faire entrer dans le monde de la pop des chansons traditionnelles qui appartiennent à la culture des peuples celtes.


H Kayne : HK 1426
Un an et demi après leur électrisant « I son de bled’art », les voilà de retour avec un second opus intitulé »HK 1426 ». Cet album produit par Platinum, à présent disponible  sur les marchés s’annonce plus abouti, plus captivant encore.
Ce groupe qui nous vient de Meknès offre une musique urbaine aux sons mi-electro, mi-orientaux (piste5). Très méticuleux sur le son, les membres du groupe ont créée leur propre groove tout en respectant les bases du hip-hop. En fait les H-Kayne réinventent le hip-hop. Ils lui donnent une touche originale en mariant arabe dialectal et français de banlieue.
H Kayne existe déjà depuis 5 ans. Il s’agit de l’association entre « Dogs » groupe pionnier du rap au Maroc composé de « Sif L’sane », « HB2 », « Ter-Hoor », et « 3tmane » et de Dj Khalid.
Le clip du single « Issawa style » a été tourné à Meknès avec l’équipe de « Pasqual », réalisateur des derniers clips de Rohff, Booba, H-Kayne y a convié les jeunes de Meknès, ainsi qu’une troupe de Issawa. Un album qui vaut le détour.

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