Culture

En marge du 2ème Salon maghrébin du livre tenu tout récemment: «Les chemins du sacré», une exposition cognitive et mystique à Oujda

© D.R

Un décor d’homme en position de prosternation en face de l’entrée de la galerie d’art Moulay El Hassan à Oujda, des écrits à la droite de cet espace et des livres à la gauche.

A la vue de ces éléments, le visiteur de ces locaux essaie de trouver un lien. Le tour de l’exposition «Les chemins du sacré», qui se poursuit jusqu’au 30 octobre, permet, lors d’une visite guidée organisée vendredi dernier, de se rendre à l’évidence que cet événement est à caractère cognitif et mystique à la fois. Chose qui se confirme à travers l’échange avec les responsables de cette manifestation. «Quand j’ai visité, la première fois à l’Institut du monde arabe en 2017, à Paris cette grande exposition qui était intitulée «Les trésors de l’Islam de Tombouctou à Zanzibar», je me suis aperçu que la région de l’Oriental n’a pas été citée. Alors, j’ai proposé à Mohamed Mbarki, DG de l’Agence de l’Oriental, de combler ce vide et d’apporter un supplément à cette grande exposition», précise le commissaire Azzeddine Abdelouhabi. Comme il l’évoque, la ville de Figuig est un passage qui a permis à un grand nombre de commerçants d’apporter l’Islam notamment à Tombouctou. «A Oujda, on est en 2018, cela fait un an et demi que l’exposition s’est tenue. Comme il y avait le salon du livre, nous essayons de donner de l’ampleur à cette exposition. Nous avons adapté celle-ci au salon et au contexte de la ville et la région», détaille le commissaire de l’exposition. Dans ce sens, l’accent a été mis sur le livre, l’écrit et la poésie au rez-de-chaussée de la galerie à travers des manuscrits des XIV, XVII et XVIIIèmes siècles, des citations des intellectuels et historiens qui ont visité la région depuis le Moyen- Age. «A l’étage, il y a un mélange d’art contemporain et d’objets ancestraux», ajoute M. Abdelouhabi.

Ainsi, le tour de l’étage laisse voir, entre autres, des toiles de Hayek et une installation de mains.        

Quant à l’effort de rassemblement des citations et des manuscrits, il a été fait par le chercheur, académicien et professeur de l’enseignement supérieur, Badr Maqri. Il a ainsi retracé l’histoire et les trajectoires mémorielles de la ville d’Oujda. «La mémoire a une éthique. L’éthique de la mémoire consiste à la conserver, la garder pour vaincre l’oubli», estime-t-il. Le choix de l’académicien s’est porté sur un beau texte de Mohyieddine Ibn Arabi, le grand soufi, qui relate son passage à Oujda. «Pour moi cela représente l’apogée soufie et mystique de la ville car on doit dévoiler un génie du lieu et du temps», détaille M. Maqri. Le chercheur présente également un article publié en 1921 par un grand écrivain français qui compare la ville à Avignon. «Il dit qu’Oujda est une Avignon marocaine», indique le chercheur marocain. Pour leur part, les manuscrits sont, selon ses dires, un fonds familial. Il cite, dans ce sens, un livre à propos du Cheikh Mae Elainaine qui est mort à Tiznit en 1910. «Nous avons un livre qui a été transcrit à Oujda au début du 20ème siècle. Cela résume les relations du voyage entre Oujda, l’Oriental et le sud du Maroc», détaille-t-il.

A travers cette exposition, une apogée a été atteinte, selon ses dires, de par la visite d’une élite. «Le texte le plus attirant est celui d’Ibn Arabi. Je me souviens d’une enseignante à l’Université de Columbia aux Etats-Unis qui était fascinée par ce texte», se remémore-t-il. Cela étant, les analectes sont  rassemblés sous l’appellation «Les sentiers du santal» dans cette exposition. «A travers ces sentiers, je pense qu’on doit de nos jours vu la mondialisation et ses guerres avoir un discours qui assure une intersection des religions», conclut-il.

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