Culture

Enquête : Crèche d’entreprise : Un mode de garde encore au stade de balbutiement

© D.R

Ne plus courir le matin pour déposer son enfant à la crèche ou pour le récupérer le soir, tel est le rêve de nombreuses mamans qui travaillent. Aujourd’hui, il est possible de faire garder son enfant à seulement quelques mètres de son lieu de travail grâce aux crèches d’entreprises. Le concept est encore nouveau au Maroc, mais séduit déjà les salariés autant que les employeurs. «Les crèches d’entreprises sont en plein essor en Europe. Au Maroc, le phénomène n’est qu’à ses balbutiements. Cela dit, le besoin commence à se faire ressentir», déclare Meryem Akesbi-Bazi, créatrice des P’tits Boss. Et d’ajouter : «Webhelp, l’opérateur français des centres d’appels a été le premier à mettre en place ce type de crèche». En effet, le groupe a ouvert sa première crèche à Rabat, au quartier d’Agdal en novembre 2007. Après le succès de cette première expérience, Webhelp ouvre une seconde crèche en 2010 au centre-ville de la capitale et met en place une nursery dédiée aux nourrissons (de 3 mois à 15 mois). Dans un secteur où les démissions sont monnaie courante, l’opérateur français envisage de mettre en place d’autres crèches pour fidéliser leurs employés. Si certaines entreprises disposent de leur propre crèche, il est souvent plus simple pour une PME d’opter pour la solution de la crèche inter-entreprise, créée en partenariat avec d’autres sociétés environnantes. Celle-ci existe déjà à Casablanca. «Une crèche inter-entreprise a été créée il y a un an et demi au centre de Casanearshore. Celle-ci est destinée aux employés des différentes entreprises implantées sur la zone nearshore», affirme un cadre travaillant dans une multinationale installée à Casanearshore.
Un moyen pour ces sociétés de valoriser leur image de marque et de faciliter la vie de leurs salariés. L’autre concept innovant est celui de Mme Akesbi-Bazi avec la création prochainement des P’tits Boss, une crèche de proximité, destinée au personnel d’entreprises, parents d’enfants en bas âge. «Contrairement aux autres crèches privées, nous avons les clés en main, c’est-à-dire que c’est l’entreprise qui met à notre disposition l’espace. Nous procédons par la suite à l’aménagement du local en apportant notre matériel et notre personnel (psychologue et éducatrices). La première crèche est actuellement en cours d’aménagement. Elle ouvrira ses portes courant 2012», souligne la fondatrice des P’tits Boss. Cette jeune entrepreneur, pleine d’ambition, souhaite créer des crèches dans toutes les villes du Royaume.  Encore faut-il trouver des entreprises partenaires pour ce projet. Plusieurs sociétés sont intéressées par le concept comme le confirme Mme Akesbi-Bazi. «Nous sommes en discussion avec plusieurs entreprises. Certaines d’entre elles se sont dites prêtes à libérer des espaces pour l’ouverture de ces crèches», affirme-t-elle. A noter que les places seront réservées uniquement aux enfants des salariés des entreprises partenaires de la crèche. Quant aux tarifs proposés, Mme Akesbi-Bazi assure qu’ils sont 20 à 30% moins chers que dans les autres crèches. «Dans la mesure où le local est mis à notre disposition, il est normal que les prix soient moins élevés», note-t–elle tout en relevant que les prix seront fixés en fonction du nombre d’enfants inscrits et ce à la limite des places. Mais quels sont les avantages de ces crèches pour les parents et pour les entreprises? Bénéficier d’une crèche au sein de son entreprise résout bien des problèmes pour les parents. Aux premiers rangs des avantages cités figurent la proximité de la crèche, la possibilité d’aller voir son bébé à l’heure du déjeuner, l’optimisation des temps de transport, des horaires plus souples et adaptés à la vie active. Les horaires de la crèche sont adaptés à ceux de la journée de travail des parents, ce qui n’est pas toujours le cas dans les crèches traditionnelles. Ce mode de garde permet de meilleures conditions de travail et une tranquillité d’esprit pour les parents employés.
Pour les employeurs, les atouts sont de taille: fidélisation des salariés et argument à l’embauche, moins d’absentéisme et de retards. A ceci s’ajoute le fait que l’entreprise gagne un bénéfice en terme d’image. S’agissant de la réglementation, les crèches sont soumises à des conditions claires et précises mentionnées dans la loi n 40-04 publiée au Bulletin officiel du 20 novembre 2008.
Cette loi régit la création de la structure, les conditions d’octroi des autorisations et d’exploitation ainsi que le contrôle pédagogique, administratif et sanitaire (voir encadré). Rappelons que selon le ministère de la jeunesse et des sports, près de 128.000 enfants bénéficient chaque année des activités permanentes des crèches.


La loi 40-04 portant statut des crèches privées

Cette loi représente un grand intérêt pour la bonne marche des crèches privées au Maroc et vient combler le vide juridique qui prévalait auparavant.
Point important de la loi, l’obligation d’une autorisation délivrée par l’administration, à savoir le ministère chargé de la jeunesse. L’autorisation d’ouverture fixe le nombre maximum des enfants pouvant être accueillis par la crèche. La superficie requise est de 4 mètres carrés pour chaque enfant âgé de moins de 18 mois et de 2,75 m2 pour les enfants de 18 mois ou plus. Le nombre minimum des éducateurs exigé pour la garde des enfants est de 1 pour 10 enfants âgés de moins de 18 mois et d’un éducateur pour 15 enfants âgés de plus de 18 mois. Le propriétaire de la crèche est tenu de mettre à la disposition des enfants des locaux équipés de jeux, matériel pédagogique en adéquation avec le nombre et l’âge des enfants, de chaises et tables à la hauteur des enfants. Les crèches doivent également disposer de lits ou couvertures spongieuses, de serviettes en qualité suffisante, de la literie, des médicaments, four électrique, stérilisateur de biberons, baignoires en adéquation avec l’âge des enfants… Le parterre doit être couvert d’une matière assurant la sécurité et la protection des enfants.

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