Culture

Enquête : Plus de six millions d’animaux importés en 2010

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Le marché de l’importation se veut une immense marée. Habillement, accessoires, électroménagers et denrées alimentaires dépassent les frontières pour venir orner les stores nationaux. Si certains marocains s’acharnent à avoir à domicile des articles d’importations, d’autres exigent que leurs produits soient griffés, notamment issus de plus grandes enseignes de mode ou de consommation. Or, il existe un type de produit qui ne répond pas à cette loi de luxe. Des produits 100% nature et qui pour une fin ou pour une autre contribuent à l’essor économique du pays. Il s’agit en effet du segment des importations d’animaux. Le Maroc, et comme les autres pays du globe, s’adonne à ce genre de «transactions». A fin 2010, le Maroc a importé plus de 6.724.753 d’animaux. Il s’agit notamment de bovins reproducteurs, de veaux d’engraissement, de chevaux et de la volaille. Le marché de l’importation d’animaux au Maroc s’articule autour de volets relatifs à l’importation des animaux reproducteurs et celles des animaux familiers. Citons dans ce sens : les chiens, les chats, les oiseaux et autres animaux domestiques. Les conditions d’importation de ces derniers ne sont pas compliquées. Pour éviter les désagréments aux douanes, le Maroc exige aux propriétaires la présentation d’un certificat sanitaire, particulièrement le vaccin anti-rage. En outre, les races canines doivent être munies pour leurs parts d’un certificat de vaccination antirabique ainsi qu’un certificat de bonne santé datant de moins de 10 jours. Par ailleurs, le recours à l’importation d’animaux reproducteurs constitue un axe de développement des filières de productions animales au niveau national. Ces filières occupent une place prépondérante sur les plans économique, social et alimentaire. Elles assurent près de 38% du chiffre d’affaires du secteur agricole, soit un volume de 35 milliards de dirhams par an. Lesdites filières contribuent également à la garantie de la sécurité alimentaire du pays puisque les productions animales couvrent respectivement 90, 98, et 100% de la demande en lait, en viandes rouges et en viandes de volailles. Dans ce contexte, l’importation des animaux se subdivise en deux segments : «laits et viandes rouges». « Pour la filière lait , l’importation porte exclusivement sur les animaux reproducteurs d’élevage dits «génisses» de races pures de haute valeur génétique. La finalité de cette opération est de permettre de doter les éleveurs et les investisseurs à constituer un cheptel reproducteur de qualité capable de répondre à l’objectif de production retenu», explique Docteur Abderrahman Benlakhel, chef de la division des filières de productions animales au ministère de l’agriculture et de la pêche maritime. Et de poursuivre qu’«en ce qui concerne la filière viandes rouges, l’importation porte sur des jeunes veaux destinés à l’abattage avant une période d’engraissement variant de 4 à 6 mois». Il est utile de souligner que l’importation des génisses de races laitières a été ouverte avant le lancement du Plan Maroc Vert. Elle s’inscrivait principalement dans le cadre de l’amélioration génétique du cheptel bovin. En termes de statistiques, le Maroc a importé, entre 2000 et 2010, près de 91.890 têtes génisses, soit une moyenne de 9190 têtes par an. Les performances à fin juin 2011 se veulent positives. «Pour 2010 et le 1er semestre 2011, les importations des génisses ont porté respectivement sur 26.740 et 12.900. Cette augmentation s’explique par la demande accrue des éleveurs en génisses en raison de l’appui financier de l’Etat instaurée dans le cadre du Plan Maroc Vert (4000 DH par génisse) », souligne Docteur Benlakhel. Par pays, l’Allemagne reste le premier fournisseur du Maroc en génisses, et ce avec 50% des effectifs importés. La France et la Hollande se positionnent respectivement en 2ème et 3ème place, soit des 25 et 22% des parts du marché. Cependant, le Maroc n’importe que 3% de l’effectif en génisses des Etats-Unis, du Canada et du Danemark. En revanche, l’Irlande et la France restent les principaux fournisseurs de veaux d’engraissement, soit une part de marché de 45% pour chaque pays. «Pour les veaux d’engraissement, l’importation a été ouverte en 2010 à taux réduits des droits de douanes , en vue d’encourager les professionnels de la production de viande à s’approvisionner en animaux de qualité .Les effectifs cumulés importés arrêtés à fin juin 2011 s’élèvent à 10330 têtes », déclare Docteur Benlakhel. À noter que le cadre juridique impose, à cet égard, un contrôle sanitaire. C’est à ce niveau-là qu’intervient l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires ( ONSSA). Contacté par ALM, l’ONSSA affirme que son action s’inscrit dans le cadre de la loi 24-89 édictant les mesures de police sanitaire vétérinaire à l’importation d’animaux, de denrées animales, de produits d’origine animale, de produits de multiplication animale et de produits de la mer et d’eau douce et la loi n° 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires. «Conformément aux dispositions de cette loi (N° 24-89) et de son décret d’application, seuls les animaux qui répondent aux conditions sanitaires exigées par l’ONSSA sont autorisés à être admis sur le territoire national», précise l’Office. Et d’ajouter que «les animaux qui ne répondent pas à ces exigences sont soit refoulés, soit détruits à la charge de l’importateur». De plus, l’importation de certaines espèces animales notamment les animaux de rente est tributaire d’une analyse de risque préalable réalisée par les services concernés de l’ONSSA. Sans omettre que les certificats sanitaires d’importation ne sont conclus qu’avec les pays qui ont un statut sanitaire favorable. «Le contrôle est assuré par les médecins vétérinaires relevant des directions de contrôle et de la Qualité (Casablanca, Tanger, Agadir,) ainsi que ceux qui sont chargés du contrôle sanitaire vétérinaire aux frontières au niveau des 13 postes d’inspection frontaliers ouverts, par voie réglementaire, à l’import et export des animaux», indique l’ONSSA. Ces points de contrôle se trouvent en l’occurrence à Al Hoceima, Dakhla, Laâyoune, Fès, Jorf Lasfar, Kenitra, Marrakech, Nador, Ouarzazate, Oujda, Rabat-Salé, Safi. «Dans des conditions particulières et pour certaines espèces animales (cas des bovins et des caprins), les animaux subissent une quarantaine dans des lazarets préalablement agréées par l’ONSSA pour s’assurer de leur état de santé avant d’autoriser leur admission définitive sur le territoire national», conclut l’Office.

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