Culture

Entre les zéros des factures d’un baptême

© D.R

Bonheur ! C’est le mot d’ordre à l’attente du bébé. La future maman, pieds enflés, sillonne comme même les rues pour faire ses courses de dernière minute. Le futur papa, pour sa part, cède volontiers aux petits caprices de madame qui n’en finit pas de craquer pour des articles infiniment petits et infiniment chers. Qui dit heureux, dit généreux. Un tableau tout mignon qui ferait sourire plus d’un. Cependant, revers de la médaille, ce qui attend le gentil couple est loin d’être aussi amusant. Le baptême ! Tout commence à la première contraction en chemin pour la clinique. Un coup de fil au traiteur qui va mettre en place le buffet de la chambre s’impose. En effet, un mois avant le jour J, notre petit couple a dû faire le tour de tous les traiteurs de la ville pour choisir le thème de la chambre. Explication : durant les quelques jours de convalescence que la maman et le bébé passent à la clinique, tous les amis et la famille du couple défilent dans la chambre un bouquet de fleur à la main. Aussi, pour les recevoir dignement, le couple se doit de préparer un petit buffet pour l’occasion. Le buffet en question comprend dragées, chocolat, nougat, bonbons, sucettes, pâte de fruits, «selou» et bien d’autres composantes selon leur fantaisie. Le tout disposé et arrangé suivant un thème, une couleur ou une matière donnée. Ainsi, le futur papa, dès le premier cri du bébé, aura à régler une coquette somme qui varie entre un buffet très discret signé par un anonyme à hauteur de 3.000 dirhams et un buffet génialissime signé par une grande griffe du domaine à 30.000 dirhams. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Bébé est là, la facture a été assez difficile à avaler, mais le bonheur est toujours présent et il faut le partager. Sept jours plus tard, place à la fête du baptême. Étant donné le nombre de personnes ayant fait le pèlerinage à la clinique, le couple se voit obligé de louer une salle de fête assez spacieuse pour recevoir tout ce petit monde. Mauvaise surprise, dans le cas de nos deux tourtereaux, c’est la haute saison et pour décrocher une petite salle qui ne prendra pas plus de 10 tables, il faut avancer au minimum 8.000 dirhams. Et toc! Autre paire de manche, le sacrifice du mouton. «Plus il y a de moutons, plus vous aimez votre bébé», devise de la mamy. Dans ce cas, pas moins de trois moutons devront y passer pour prouver son amour au nouvel arrivant dans la famille. Tant mieux, ce n’est pas la période des fêtes de «l’Aïd El Kébir», la facture ne va pas dépasser les 1.500 dirhams par tête. Aussi, il faut assurer l’ambiance. Qui dit ambiance, dit musique. «Le super petit orchestre que la cousine de la maman à la copine de la nièce à la tata de la voisine avait engagé pour le mariage de son fils était magnifique», devise de l’autre mamy. L’orchestre en question ne se déplacera pas pour pas moins de 5.000 dirhams. Maintenant le plus important reste en jeu. Que va manger la centaine de personnes qui viendra fêter aux côtés du petit couple son heureux événement? Hé bien… Un baptême se résume en un petit-déjeuner avec sacrifice du mouton, avec un déjeuner à la fameuse «Rfissa», et une après-midi thé-gâteaux. Coup de grâce final, le traiteur exige pour une réception «moyenne», selon lui, 4.500 dirhams par table. «Je peux aller jusqu’à 35.000 dirhams la table si vous voulez, à vous de voir», assure-t-il. On vous laissera faire les calculs pour juger du coup d’un baptême «moyen» juste ce qu’il faut pour ne pas se faire la honte dans la famille. Bienvenue au bébé et que Dieu ait grâce du jeune couple qui continuera à rembourser un baptême pas si amusant que ça en avait l’air!

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