Culture

Entretien avec Abderrazak ben Chaâbane : «Il n’y a aucune compétition entre la Biennale de Marrakech et l’Art Fair»

© D.R

ALM : Quel bilan dressez-vous après la clôture de la Biennale?
Abderrazak ben Chaâbane : La première édition de la Biennale des arts plastiques de Marrakech a eu lieu en 2008. Cette année la deuxième édition a été placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Les artistes sont honorés de sentir cet intérêt porté à l’art dans les hautes sphères de l’État. Ainsi, cette édition a été marquée par la participation massive des jeunes étudiants des écoles d’art de Marrakech, de Tétouan et Casablanca. Ils ont signé leurs œuvres avec des artistes confirmés généreux qui leur ont passé le galon. Aussi nous avons rendu hommage à de grands noms. Cette Biennale a aussi été marquée par son ouverture aux chercheurs et critique d’art.

Quelle est l’ambition de cette Biennale?
On espère consolider ce qu’on a construit, et pérenniser l’organisation de cette Biennale tous les deux ans. Le socle de l’art plastique au Maroc est fragile. Ce constat fait que l’on a pas une ambition démesurée et l’on ne voudrait pas brûler les étapes. Cette année, ont participé des artistes exposés par 7 galeries et d’autres invités, une centaine au total, des créateurs marocains, des artistes de l’Irak et de la France. Nous privilégions avant tout un travail de proximité qui vise d’abord à donner la visibilité aux artistes marocains et leur offrir des opportunités d’être exposés et repérés. D’ailleurs, nous avons reçu la visite de divers responsables de musées qui on eu l’opportunité de voir un pays qui évolue . Pour les prochaines éditions, il nous faut bien sûr élargir la palette des participants avec plus d’ouverture sur le monde arabe, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique, Europe…

Comment se situe la Biennale par rapport à Art Fair, un autre événement à Marrakech dédié à l’art contemporain?
Les initiateurs d’Art Fair de Marrakech étaient nos partenaires lors de la première édition. Ils ont fini par organiser leur propre événement. C’est un salon à vocation commerciale, et la Biennale a pour objectif de permettre des découvertes. Ce sont deux projets complémentaires. Il n’y a aucune compétition entre eux. Cela ajoute de la richesse de Marrakech et lui offre en plus du cachet touristique et un autre culturel.

Comment s’est fait le choix des artistes à l’honneur lors de cette 2ème Biennale ?
Karim Bennani, André El Baz et Saâd Ben Cheffaj. … Edmond Amran El Maleh sont des artistes et personnalités qui ont un parcours d’un demi-siècle derrière eux. Ils ont pour la plupart chacun dans sa ville, son univers, enseigné l’art et formé des jeunes. Ils ont par là contribué à l’émergence de l’art contemporain marocain. On a voulu leur rendre hommage de leur vivant. C’est ainsi qu’on avait discuté avec Edmond Amran qui avait accepté l’hommage. Et puisqu’il a lui-même légué l’ensemble de sa collection de livres à la Bibliothèque nationale, conformément à ses derniers vœux, on a ainsi offert son trophée à cette dernière.

Cette édition a aussi été dédiée à Abdelkebir Khatibi ?
Abdelkebir Khatibi est l’un des rares penseurs qui s’est penché sur l’art marocain depuis les années 70. Il a essayé de démontrer que les artistes des années 50 ne venaient pas du vide, mais de toute une culture de signes héritée de l’artisanat, la calligraphie, le tatouage… Il a ouvert les yeux au public et aux artistes. Il s’est posé des questions sur l’art. Il a donc tout naturellement sa place à la Biennale, puisque c’est aussi un lieu où l’on se pose des questions.

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