Culture

Entretien avec André Azoulay, Membre du jury Takreem

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ALM : Quelle lecture faites-vous de la cinquième édition de Takreem à Marrakech ?

André Azoulay : Depuis le Maroc et depuis Marrakech, c’est un autre message et une autre image que le monde arabe a envoyés à la communauté des nations. Un message qui est celui de la performance, de la créativité et de la solidarité. Une image qui est celle d’une région et d’un espace où la modernité et l’excellence se conjuguent avec les mêmes exigences et les mêmes attentes qu’ailleurs. C’est à partir de cette perspective que le jury des trophées Takreem, auquel j’ai l’honneur d’appartenir, fonde sa démarche et ses critères de sélection.

Comment avez-vous reçu la consécration d’une Marocaine ?

Je suis très heureux qu’une Marocaine, Mme Amina Slaoui-Laraki, ait été honorée et distinguée par le jury de Takreem pour son engagement exemplaire, courageux et solidaire, en faveur de nos compatriotes handicapés. L’ovation qui a salué le choix d’Amina a fait écho dans tout le monde arabe et c’est un autre signal que le Maroc envoie et qui donne toute sa profondeur à la maturité et à la détermination dans l’action de notre société civile. J’ai aussi été très impressionné par une grande généticienne irakienne, Mme Lihadh Al-Ghazali, lauréate 2014 de Takreem, distinguée et fêtée à Marrakech pour son exceptionnelle contribution aux progrès et à la maîtrise de la génétique clinique.

Justement quel est le message de Takreem pour le monde arabe ?

L’événement de Takreem c’est celui de l’excellence à l’échelon universel mais que Takreem a choisi d’écrire et de dire en arabe.

Quels sont vos critères pour choisir les lauréats ?

D’abord la rigueur, l’éthique et l’impartialité pour faire découvrir et reconnaître par les autres la capacité pour notre région d’être éligible au rang des meilleurs, chacun dans sa discipline, qu’il s’agisse des filières scientifiques ou culturelles, du monde de l’entreprise ou de celui de la solidarité sociale. J’ai été très ému et très heureux de voir plusieurs lauréats reconnus cette année pour leur engagement au sein de la société civile palestinienne. Je pense, par exemple, au conservatoire de musique de chambre de Ramallah qui porte le nom d’Edward Said et qui a initié et formé des dizaines d’enfants palestiniens à la grande musique.

Un conseil pour la jeune génération à venir ?

Les jeunes doivent oser et ne pas baisser la tête et répondre à l’adversité par encore plus de détermination et de conviction quand les valeurs de l’altérité, de l’universalité et de la diversité dans nos sociétés sont battues en brèche ou remises en cause.

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