Culture

Entretien avec Moha Mallal, Poète, chanteur, compositeur et peintre

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ALM : Le groupe Mallal représente un style amazigh moderne qui est en quelque sorte différent du jazz. Que représente pour vous le fait qu’il soit choisi parmi les grands musiciens internationaux à participer à Tanjazz?

Moha Mallal : Notre participation à Tanjazz 2014 fait partie de notre mission principale de promouvoir la musique amazighe. Nous sommes très honorés d’être parmi les grands musiciens internationaux à prendre part à ce festival, et ce, bien que notre musique ne soit pas à 100% du jazz. Notre groupe est venu d’Ouarzazate pour y présenter notre musique, qui est un mélange d’airs traditionnels du sud-est du Maroc. Nous avons puisé dans notre patrimoine musical local, en particulier dans les chants collectifs des femmes des montagnes du Haut et de l’Anti-Atlas. Nous avons beaucoup travaillé pour créer notre propre style avec des rythmes modernes et internationaux. Mais nous tenons toujours à garder la touche traditionnelle qui caractérise notre région.

Qu’avez-vous présenté comme chansons lors de votre dernier concert à Tanger?

Nous avons fait de notre mieux pour être à la hauteur d’un public connaisseur. Nous lui avons présenté quelques beaux morceaux de nos répertoires, dont «Izm n l3wari» (Lion des monts) qui met à l’honneur les anciens et braves combattants des montagnes ou «Arba» (L’enfant). C’est un dialogue où l’enfant fait part à son interlocuteur de son quotidien et de ses inquiétudes sur son avenir.

Etes-vous sollicité grâce à votre style à jouer dans les manifestations culturelles organisées au Maroc?

Nous travaillons de façon continue pour nous perfectionner et avancer sur la scène musicale. Mais nous sommes jusqu’à présent très peu sollicités pour nous produire lors des grands festivals. Et ce, pour la simple raison que nous présentons un style nouveau qui n’est pas encore accepté par les organisateurs. Nous sommes conscients que la nouveauté telle qu’elle est n’est pas vite admise dans les différents domaines artistiques, tels les arts plastiques. L’essentiel pour nous est de continuer à faire de la musique pour notre plaisir et sans avoir à nous soucier du côté matériel.

Avez-vous des projets, dans le cadre de vos efforts pour la promotion de la chanson amazighe, pour soutenir les jeunes artistes débutants de la région?  

J’essaie de leur être utile à travers mes talents de poète, chanteur, compositeur et peintre. Je mets mon studio à la disposition aussi bien des jeunes artistes amazighs que des étrangers en besoin d’enregistrement.

Comment faites-vous pour concilier entre votre métier de professeur d’arts plastiques, de poète, de chanteur et de musicien?

Je suis tout le temps en quête d’inspiration pour l’écriture de mes poèmes, la composition de mes chansons ou la peinture de mes tableaux. J’aime beaucoup mon métier de professeur d’arts plastiques et j’y consacre beaucoup de temps. Je suis très attentif au travail de mes élèves. J’aime les regarder peindre et cela me donne des idées, particulièrement pour l’écriture de mes poèmes.

Avez-vous un nouveau projet d’album?

Je suis en train de finaliser la quatrième chanson d’un nouvel album, composé de six chansons et auquel j’ai donné le titre de «Tmourt» (pays). Ma nouvelle conception est de faire, à travers ce nouveau projet, participer mes amis originaires d’autres pays, dont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Kabylie (Algérie). En plus des concerts, je suis invité, en tant qu’artiste et professeur d’arts, à animer prochainement des ateliers à l’école supérieure des beaux-arts de Genève.

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