Culture

Espagne : Via Digital et Sogecable fusionnent

Via Digital, bouquet numérique d’Admira, la filiale de medias du groupe Telefonica et Sogecable, l’opérateur de Canal+ Espagne et du bouquet numérique Canal Satelite Digital, ont annoncé leur fusion mercredi soir, confirmant les rumeurs qui circulaient depuis des mois dans le secteur audiovisuel mais provoquant une vive irritation du gouvernement espagnol. L’opération, sujette à l’approbation des autorités de la concurrence européenne et espagnole, est en fait une absorption de Via Digital par Sogecable qui réalisera une augmentation de capital jusqu’à un maximum de 23%, réservée aux actionnaires du bouquet numérique contrôlé à 48,6% par Admira.
Le groupe espagnol de médias Prisa, éditeur notamment du quotidien de gauche El Pais, et son partenaire au sein de Sogecable, Canal+ France, seront les actionnaires de référence d’un bouquet numérique réunifié, fort de plus de 2 millions d’abonnés, au même titre qu’Admira, minoritaire avec la même participation d’environ 23%.
Le gouvernement conservateur de José Maria Aznar a très mal accueilli cette opération qui intervient après les dépôts de bilan de KirchMedia en Allemagne, de ITV Digital en Grande-Bretagne et la mise en liquidation annoncée de la première chaîne numérique terrestre espagnole, Quiero TV (groupe Auna). Le ministre du Développement, Francisco Alvarez Cascos a quant à lui qualifié l’opération de « proposition de monopole privé » et a durement critiqué « le geste altruiste » que le président de Telefonica César Alierta devra expliquer à ses actionnaires. Le tribunal de défense de la concurrence « aura beaucoup à dire », a menacé M. Alvarez-Cascos. Le lancement en 1997 des deux bouquets numériques avait donné lieu à une bataille politico-judiciaire sans précédent en Espagne.
Le groupe Telefonica alors dirigé par Juan Villalonga, ami d’enfance de M. Aznar, avait lancé son bouquet numérique et son pôle de medias, pour contrecarrer au nom de la pluralité, la plateforme numérique, lancée quelque mois auparavant, par Canal Satelite Digital, contrôlé par le groupe Prisa et son président Jesus de Polanco, considéré proche de l’opposition socialiste.
Fin 2001, Canal Satelite Digital comptait plus de 1,23 million d’abonnés et avait enregistré une perte nette de 21,758 millions d’euros tandis que Via Digital, avec 806.000 abonnés, avait perdu 334,3 millions d’euros sur l’exercice 2001. Pedro Perez, ancien président de Via Digital, estimait lors d’un récent colloque à Madrid que « la crise avec un C majuscule du secteur audiovisuel, en Europe et en Espagne » s’explique « par la folle course pour les contenus et les prix totalement irréalistes payés pour les droits du cinéma américain et du football ». Si ce rapprochement est finalement autorisé par les autorités de la concurrence, il débouchera sur un monopole de fait sur la retransmission du football, roi de l’audience en Espagne.

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