Et si le Maroc gagnait le grand prix !

Beyrouth accueillera du 23 au 24 novembre prochain la 16ème édition du Mondial de la Publicité Francophone (MPF). Réunis les 10, 11 et 12 octobre à Paris, les jurys marketing, communication et publicité ont rendu leur verdict. Deux publicitaires nationaux ont été sollicités par le comité d’organisation du MPF pour faire partie de ses jurys. Il s’agit de Driss Chraïbi, directeur de création chez Saga-Capricorn One (jury publicité), et de Guillaume Pendeliau, directeur création chez Zone Bleue DDB (jury marketing).
Pour cette édition, plusieurs agences publicitaires marocaines figurent sur la liste des nominés du concours officiel. Concernant la catégorie presse quotidienne, il s’agit de l’agence Leo Burnett Casablanca pour la campagne presse « Bonux animaux) réalisée pour le compte de Procter & Gumble Maroc. Concernant la catégorie affichage, la même agence figure dans la short-list pour sa campagne Tide. Pour la catégorie Grandes Causes, c’est Klem Euro RSCG qui devra disputer le prix avec des agences françaises telles que Australie, Publicis Etoile, BETC Euro RSCG et Enjoy Sher Lafarge. Quant au concours « communication et marketing », une seule agence marocaine figure dans la liste des nominés. Il s’agit de Mosaïk communication. Elle a été sélectionnée pour la campagne réalisée pour le compte du Crédit du Maroc.
Ce Mondial n’est pas seulement un concours qui désigne les meilleures créations publicitaires de l’année. C’est aussi un espace d’échanges autour des enjeux de la publicité francophone dans un monde de plus en plus globalisé. D’où le choix du thème des assises du Mondial : «La Francophonie a t-elle une image au-delà des mots publicitaires de ses affiches, pub télévision, magazines..?» Selon les organisateurs, cette année, la parole est donnée aux directeurs artistiques, aux réalisateurs, photographes, illustrateurs, aux peintres ainsi qu’aux techniciens de l’image. L’objectif étant d’éclaircir cette question originale et fondamentale. Des conférences permettront de mieux comprendre la culture de fond francophone, de nombreuses projections permettront de la visualiser, tandis que la découverte de courts-métrages, les ateliers menés par des directeurs artistiques de notoriété, des personnalités de la photo et du cinéma et les débats avec les acteurs du monde de la presse magazine et de l’affichage permettront d’en discerner la spécificité. Les conférenciers et les intervenants pressentis sont Francis Balle (Professeur à l’Université de Paris II, ancien membre du CSA), Patrick Poivre d’Arvor (TF1), Gilles Torrent (scénariste), Gilles Marchand (PDG de la Télévision Suisse Romande). D’autres spécialistes viendront compléter cette liste avec, entre autres, des conférenciers Libanais.
Né en 1986 à l’initiative de publicitaires français et québécois, le MPF, aujourd’hui repris par la France avec le soutien de l’AACC (Association des Agences Conseil en Communication), tente de prendre une nouvelle orientation pour renforcer la valorisation de la création publicitaire francophone dans le monde et développer activement les échanges Nord-Sud entre les 55 pays francophones. Il faut dire que les différentes communautés culturelles qui animent le MPF sont ainsi autant de sources d’inspiration et de motivation au renforcement de son rôle.
Aujourd’hui, les promoteurs du MPF visent à hisser toutes les créations du monde francophone au niveau des grands prix internationaux et de défendre la créativité francophone à l’international. Sacré chantier, si l’on en juge par la domination de la pub anglo-saxonne à l’échelon international. En 2001, les participants au MPF se sont rendus compte que, malgré la faiblesse des moyens, les campagnes francophones font preuve de professionnalisme. C’est le cas des créations réalisées en Afrique, particulièrement au Maroc. En effet, lors de la dernière édition du MPF, deux spots télévisés réalisés par Leo Burnett Casablanca pour le compte de Fiat ont été jugés comparables, dans la qualité de conception et de réalisation, à ceux diffusés en Europe.