Culture

Événement : Ghayet : « cette fête est un tremplin pour les jeunes »

© D.R

ALM : Cela fait trois ans que votre association organise la Fête de la musique à Casablanca. Quelle est la spécificité de cette édition ?
Ahmed Ghayet  : La Fête de la musique est célébrée le 21 juin de chaque année à travers le monde entier. Ce qui la caractérise c’est la jeunesse, le bénévolat et la spontanéité. Nous avons voulu, nous aussi nous plier à cette règle qui est observée à travers le monde entier. Nous avons déjà organisé deux fêtes de la musique, mais cette année nous avons voulu lui donner plus d’impact. C’est ainsi que nous nous sommes adressés à la wilaya du Grand Casablanca pour organiser une fête grandiose de la musique.

En quoi consiste justement la nouveauté de cette Fête de la musique 2005 ?
La wilaya s’est alliée avec le Conseil régional de Casablanca ainsi que des sponsors comme Coca Cola, Meditel et LG. C’est une sorte de défi que nous nous sommes fixés dans le but d’organiser une belle fête de la musique. Cette année, j’ai proposé une fête de la musique sous le signe des quartiers. Toutes les préfectures du Grand Casablanca sont concernées.

Comment s’articule l’organisation de cet événement ?
Les onze préfectures auront chacune leur scène. Un podium qui sera assez large, doté d’un bon éclairage et d’une bonne sonorisation. Il y aura  en tout 45 groupes de jeunes marocains qui n’ont jamais eu l’occasion de monter sur scène, ni de faire la «Une» des journaux. C’est ici le critère essentiel de sélection de ces formations. Ils jouent toutes sortes de musiques et de styles. Il y aura de la pop music, du moderne, du Chaâbi, du rai, de la Gnaoua fusion, et  du hip hop. Les concerts du 21 juin s’articulent en deux parties. En première partie du spectacle, les jeunes groupes vont se produire de 18 à 20 heures. Par la suite des groupes confirmés vont investir la scène en deuxième partie. Parmi ces formations, figurent Jil Jilala, Tagada, Masnaoua, Lamchaheb, Bnat El Ghiwane, ainsi que Oulad Bouazaoui. Ces deniers monteront sur scène de 21 heures jusqu’à minuit. Enfin, les jeunes talents de quartiers vont rejoindre ces groupes et vont créer ce qu’on appelle un bœuf dans le langage des musiciens. Ce qui signifie en fait que tous les groupes vont monter sur scène et vont produire une sorte d’improvisation musicale.

Quel est l’objectif que vous voulez atteindre en organisant une telle manifestation ?
Les groupes qui vont se produire ce 21 juin sont tous issus de milieux très défavorisés. Ils sont méconnus, négligés, voire marginalisés. Pour faire naître en eux un sentiment d’accomplissement de soi, nous avons voulu les encourager de cette manière. Ce sont 19 associations de quartiers, du réseau Maillage qui ont été chargées de découvrir ces jeunes. Des jeunes qui n’ont jamais eu l’occasion de faire révéler leurs talents au grand jour. Ils travaillent avec des moyens très rudimentaires faute de mieux. Ils répètent dans les garages les sous-sols. Il travaillent dans l’ombre et personne ne sait de quoi ils sont réellement capables. C’est pour cette raison que nous avons voulu les sortir de l’ombre et faire de cette fête un véritable tremplin entre ces jeunes et le public.

Quel est la finalité de cet événement et quelles seront ses répercussions ?
En organisant cet événement, notre but était d’abord de permettre à ces jeunes de se frotter au public. De se faire connaître et de sortir de l’ombre et de la marginalisation. Mais concrètement, nous voulons créer dans chaque quartier un studio de répétition. Une façon de donner l’occasion à ces jeunes de travailler dans des conditions professionnelles. C’est une manière également de les soutenir pour que chacun puisse produire un album. Nous allons également organiser l’année prochaine un concours d’affiches qui récompensera les meilleures concepteurs. C’est le jeune Soufiane Kemous qui a réalisé l’affiche de cette édition qui nous en a donné l’idée. Le wali a apprécié son travail et c’est ainsi que nous avons proposé de réaliser l’année prochaine un concours d’affiches pour donner à chacun sa chance. Je tiens à souligner également qu’un petit cachet sera attribué aux jeunes après leur concert. Cet argent, ils pourront par la suite l’utiliser pour acheter un instrument, ou en faire l’usage qu’ils désirent.

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