Culture

Fan art, atelier ouvert

Ouvert depuis peu à Rabat, l’espace «Fan art» se propose de mettre en place une expérience tout à fait passionnante par le caractère de sa nouveauté. «Fan art» est une association de peintres et calligraphes qui ont décidé de changer une maison en une espèce de centre d’art ouvert à tous. La maison en question se trouve au n° 12 de la rue Bazou aux Ouddayas (Rabat). L’idée d’en faire un lieu dédié à la peinture et d’une façon moins manifeste à la calligraphie, appartient aux peintres Mahjoub Houmaine, Khalid Rizki, Mohammed Mekouar et à deux calligraphes : Adil Ben Ayyach et Lahmidi Belaïd. L’espace «Fan art» est un lieu d’exposition permanente. Les artistes peuvent ainsi montrer leurs oeuvres, sentir qu’ils existent dans l’oeil des spectateurs. Un tableau ne vit que par le regard qui le saisit. Les peintres ont besoin que leurs oeuvres soient montrées pour pouvoir travailler. «Fan art» est également un lieu de travail, dans la mesure où chaque artiste y possède son propre atelier. Les cinq artistes forment une communauté qui travaille, montre le fruit de son travail, le vend pour vivre et trouver de quoi continuer à travailler. Les peintres de «Fan art» ne cachent pas leur colère contre les encadreurs. C’est aussi dans le but de contrer leur influence sur les peintres et sur le marché qu’ils ont décidé de créer un espace géré par des artistes. Ils ne cherchent pas à mener une guerre contre les encadreurs dont le métier est tout à fait respectable et complémentaire du leur, mais de combattre une tendance, de plus en plus répandue dans les boutiques d’encadrement, où le marchand s’occupe aussi (et dans certains cas surtout) de la vente d’images, et pas de celles qui permettent toujours d’élever le goût. Les peintres de «Fan art» connaissent bien les encadreurs, ils n’ignorent rien de l’emprise qu’ils ont sur les jeunes peintres. L’encadreur-marchand commande toujours au peintre du «facilement vendable», l’empêchement ainsi de s’exprimer agréablement. Les peintres de «Fan art» savent que certains encadreurs brisent les vocations, somment les peintres de toujours faire plus vite et moins cher. Le peintre est ainsi acculé à utiliser des matériaux très bon marché, souvent complètement inappropriés à l’exercice de son art. La peinture dont il se sert est celle-là même que l’on utilise pour revêtir les murs des bâtiments. Astral, pour la nommer, est moins résistante sur une toile que sur un mur, elle perd vite son éclat et s’effrite au bout d’un certain temps. L’expérience «Fan art» est nouvelle. Il faut l’encourager et souhaiter de la patience à ses initiateurs. Des espaces de ce genre n’enrichiront pas seulement le paysage artistique au Maroc, mais peuvent complètement le modifier. Les peintres de «Fan art» auraient pu nommer dans leur accès de colère contre les encadreurs certains galeristes aussi. La galerie telle qu’elle existe aujourd’hui ne correspond plus à la réalité plastique marocaine, elle n’en fait même pas l’écho. C’est dans des espaces gérés par les artistes ou des centres d’art, que l’art vivant pourra trouver son lieu d’expression. Le temps des vernissages avec les petits-fours et conversations mondaines est révolu.

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