Culture

Faouzi Skali : «La culture soufie constitue la matrice civilisationnelle»

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ALM : Quelles sont les particularités de la 3ème édition du Festival de la culture soufie de Fès ?
Faouzi Skali : Disons que la configuration de ce festival a trouvé, cette année, une expression plus complète , notamment par la complémentarité entre les aspects culturels et artistiques et l’ensemble des tables rondes qui se tiennent sous l’intitulé : «Une âme pour la mondialisation». Cela permet de relier des questions d’une intense actualité à une profondeur de champ culturelle et spirituelle. Et c’est bien de cela que nous avons besoin aujourd’hui. Mais cette articulation, certes intéressante, n’a de sens que si elle est servie par une véritable qualité de programme. Et c’est ce que nous avons essayé de réaliser.

Comment s’est fait le choix des artistes qui participeront à cette édition ?
Il y a un comité artistique comprenant plusieurs personnes qui s’occupe de la programmation. Mais nous sommes aussi en relation avec les principales agences artistiques à travers le monde. Il faut dire que le patrimoine artistique soufi suscite le plus grand intérêt à travers le monde, y compris chez le grand public et à un niveau international ces dernières décennies. Cet intérêt artistique va de pair avec l’intérêt pour la poésie, la littérature et les enseignements spirituels du soufisme qui connaissent un grand engouement et de véritables succès en librairie. Pensons par exemple aux œuvres d’Ibn Arabi et de Rumi, des auteurs du XIIIe siècle qui sont aujourd’hui encore l’objet de traductions et d’études dans une multitude de langues. Mais on peut citer un grand nombre d’autres auteurs. Tout cela justifie bien tout l’intérêt qu’il y a à créer une manifestation autour de la culture soufie. Ceci d’autant plus que le Maroc a un patrimoine particulièrement riche en ce domaine.

Quelle place occupe la culture soufie dans notre société ?
La culture soufie constitue à mon sens la matrice civilisationnelle de notre société. Elle fait partie , à côté du rite malikite et de la théologie achaarite, des trois piliers qui ont développé au Maroc, depuis des siècles, un Islam sunnite d’ouverture et de valeurs. Un tel festival permet, avec son modeste niveau, de se reconnecter avec l’esprit et l’inspiration créative d’une civilisation.      
 
Pourquoi le choix de la thématique «Une âme pour la mondialisation» ?
Lorsque l’on parlait de mondialisation, jusque-là, on faisait uniquement référence à l’aspect économique d’une libéralisation et d’une dérégulation tous azimuts des marchés. Je pense pour ma part qu’elle est plutôt le résultat d’une mise en connexion quasi permanente non seulement des marchés mais aussi des cultures et des valeurs. Cela peut conduire, et a conduit de fait, à des clashs et des désordres de plus en plus importants.

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