Culture

Fatimazahra Daoui : «Je préfère épouser un Marocain»

© D.R


ALM : Comment s’est établi le contact avec le groupe MBC?
Fatimazahra Daoui : Je n’ai jamais envisagé intégrer le monde des médias et en particulier le paysage audiovisuel. Les choses se sont produites au grè du hasard. Au moment où je préparais mon master en économie et finances à Londres, j’ai rencontré une amie qui avait dévié vers les médias. Étant de même formation académique que moi, j’ai trouvé sa décision courageuse de pouvoir, d’un jour à l’autre, changer de vocation. Elle m’a invitée à visiter son lieu de travail à Dubai. C’est à ce moment-là que le hasard s’est produit.

Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer le champ médiatique?
J’étais impressionnée par le professionnalisme de l’équipe d’Al Arabia. Pratiquement, tous les journalistes de la chaîne avaient un background économique. C’est ce qui m’a encouragée le plus. Certes, j’ai pris un risque énorme en changeant de carrière. Finalement, je suis satisfaite car en peu de temps, j’ai réussi à gagner la confiance des téléspectateurs.

A-t-il été facile pour vous d’intégrer un Groupe média tel que MBC ?
Je considère Londres comme une grande école. Les treize ans que j’ai passés là-bas m’ont permis de m’adapter à la diversité éthnique, religieuse et culturelle. J’ai compris que la diversité et le respect mutuel sont les principaux atouts pour construire une personnalité forte. Cet aspect cosmopolite m’a rendu plus tolérante, compréhensive et ouverte à l’autre. Ainsi, je n’ai pas trouvé de difficulté en intégrant ce Groupe.

Le passage à la langue arabe ne vous a pas causé de problèmes?
Effectivement, cela a été difficile pour moi. J’ai dû m’investir doublement pour pouvoir atteindre le même niveau rédactionnel que les autres. C’était pour moi un défi que j’ai pu facilement relever, et ce, grâce à mon éducation au Maroc. Ainsi j’ai rapidement réactualisé mon bagage en langue arabe. Aujourd’hui, je m’en sors très bien.

A quand une émission pour le marché financier marocain ?
Ce projet est programmé par la chaîne bien avant que j’intègre le Groupe. L’économie marocaine est un marché dense, riche et attirant. Le jour où la couverture du marché marocain sera mise en place, je serais la première à mettre la main à la pâte pour mettre en relief l’émergence économique de mon pays.

Y a-t-il d’autres émissions en perspective?
Je ne suis qu’au début de ma carrière. Pour l’instant, ma seule priorité est de fortifier mes outils, forger mes compétences et avoir l’habilité d’interviewer et de débattre de différents sujets économiques relatifs aux marchés arabes et pourquoi pas mondiaux.

A quelle heure commence votre journée ?
Ma journée commence très tôt le matin. je me rends à 7h30 à la chaîne pour entamer ma séance de maquillage. Après ce moment de chouchoutement, le chrono se déclenche annonçant une longue et dure journée. Ainsi, je reste connectée en permanence à l’actualité économique du monde arabe, et ce en établissant un contact direct et instantané avec les professionnels de la place. Ma journée se termine avec la fermeture des marchés financiers. En rentrant chez moi, j’essaye au maximum de me relâcher tout en gardant un œil sur les flashs économiques d’ ici et ailleurs.

Faites-nous part d’une anecdote à laquelle vous avez été sujette?
Chaque passage en live connaît un incident particulier. Cependant, ma chute dans le plateau de tournage reste inoubliable. C’était en direct et je n’arrivais pas à assimiler ce qui se passer. J’ai été embarassée ce jour là. Cependant, les téléspectateurs m’ont soutenu et ont parfaitement compris la situation. Cet incident a eu une tournure comique . D’ailleurs, il a fait partie des bêtisiers des chaînes économiques mondiales.

Comment expliquez-vous la présence féminine dans la sphère économique, longuement réservée aux hommes ?
C’est une question pertinente. Les patrons de presse ont compris que pour adoucir l’information économique, qui semble dans son contenu un peu rigide, il fallait une touche féminine. C’est ainsi qu’Al Arabia et d’autres chaînes arabes ont choisi d’employer des présentatrices pour couvrir les marchés de la région. Je pense que c’est un choix judicieux et la femme a laissé une touche particulière dans ce domaine.

Selon vous, quel est l’ingrédient primaire de votre réussite ?
Je suis une personne très naturelle, fière de sa marocanité. Je n’hésite à aucun moment d’afficher mon amour pour mon pays et mon appartenance au Maroc. Les gens me respectent et cela fait mon bonheur. Par cette occasion, je dédie ma réussite à ma patrie.

Le Maroc ne vous a pas manqué?
J’ai quitté le pays à l’age de 17 ans pour m’installer à Londres. Le but étant d’expérimenter mes compétences et surtout de m’assurer un meilleur avenir professionnel pour pouvoir bien représenter le Maroc. En dépit de ce fait, j’ai toujours gardé un contact étroit avec nos mœurs et coutumes. J’adopte un mode de vie 100% marocain. Ainsi, je ne me sens pas dépaysée car le Maroc est tout le temps dans mon cœur et dans mes pensées.

La Marocaine est souvent dénigrée au Golfe. Comment combattez-vous cette image stéréotypée ?
Je suis contre ceux qui font des dissertations sur ce sujet. La prostitution existe partout dans le monde et ce n’est pas la femme marocaine qui la propage. Les Marocaines ont su, de par leur niveau intellectuel et leur savoir-faire, briller dans différents domaines. Il faut promouvoir ses talents au lieu de s’attarder sur des futilités et des images stéréotypées insensées.

Loin des chiffres, comment se porte le cœur ?
Mon cœur bat pour ma famille. Je n’ai pas encore trouvé mon âme sœur. Je n’ai pas de modèle préconçu pour la personne avec qui je compte vivre le restant de mes jours. Par contre, je préfère épouser un Marocain, et ce pour pouvoir fonder une famille réelle et être sur la même longueur d’ondes pour l’éducation des enfants.

Quelles sont vos autres facettes cachées ?
J’aime faire du sport surtout le Pilates. J’aime aussi sortir avec des amis et passer mes journées au bord de la mer. A la maison, j’aime exploiter ma cuisine et préparer les chhiwates marocaines que ma tante maternelle m’avait appris à Londres.

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