Culture

Festival de Fès : du bon cru spirituel

© D.R

La douzième édition du Festival de Fès a déroulé le tapis rouge pour la France. L’ouverture de cette édition, le vendredi 2 juin à Bab Makina, a été marquée par la présence du ministre français de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres. Plusieurs personnalités du monde de l’art et des finances sont venues assister à cette inauguration où l’ensemble de William Christie des arts florissants a joué avec brio des morceaux de la musique baroque du XVIIème et XVIIIème siècles. Cet ensemble, composé d’une cinquantaine d’artistes, instrumentistes et chanteurs, est considéré comme étant l’une des formations les plus réputées en Europe et dans le monde. Dirigée par le musicologue et chef d’orchestre William Christie, cette compagnie a été fondée en 1979. Son répertoire est puisé dans la musique religieuse propre aux églises catholiques. Les chanteurs des arts florissants ont scandé en chœur des cantiques qui font l’éloge du Christ et de ses apôtres. Une musique spirituelle de l’époque baroque a été offerte aux  spectateurs de Bab Makina. Le spectacle a été clôturé en beauté par l’interprétation des morceaux les plus célèbres de Mozart. La deuxième soirée du festival était, quant à elle, d’un autre style. Après la prestation de la chanteuse espagnole de flamenco Esperanza Fernandez en première partie, le musicien, de père iranien et de mère française, Keyvan Chemirani entre en scène. Il est à l’origine du projet musical «Le rythme de la parole» interprété en groupe lors de cette deuxième nuit des musiques sacrées. Il s’agit d’une recherche qui a vu l’adhésion du chanteur persan Ali Reza Ghorbani, de l’Indienne Sudha Ragunatha et de la Malienne Nahawa Doumbia. C’est ainsi que le «chant carnatique» de l’Inde du sud, le wassolon du Mali et le persan se sont rencontrés dans une fusion. Le résultat est du moins impressionnant. Preuve en est, tous les spectateurs de Bab Makina ont applaudi chaleureusement cette création. Vers la fin du spectacle, le public était debout pour manifester sa joie et sa satisfaction quant à la qualité de cette recherche musicale. Cette création a été réalisée en 2004 à Royaumont en France sous l’initiative de Keyvan Chemirani, le fils de Djamid Chemirani, un célèbre joueur du zarb, une sorte de tambours en bois du noyer. C’est de son père que Keyvan a hérité l’art de cet instrument de percussion qui a souvent accompagné et fait échos aux poèmes persans. «L’idée de cette recherche, c’était de se nourrir d’autres cultures, la rencontre n’est qu’un prétexte», déclare Keyvan Chemirani en expliquant ce projet. Une création qui a été réalisée avec l’aide de l’INALCO. C’est ainsi que des recherches linguistiques et métriques ont donné naissance au «rythme de la parole». «Cette recherche a pour but de créer des passerelles rythmiques entre ces différentes cultures, l’aboutissement de ce travail se situe dans la valorisation de chaque rythme traditionnel dans le chemin des rencontres», souligne le musicien persan. Le public de Bab El Makina a suivi à son tour ce chemin des rencontres. L’accueil a été chaleureux.

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