Culture

Festival de Fès : Kadem Saher chante la paix et l’amour

© D.R

«Paix et Amour», respirait Fès samedi 11 juin avant dernière journée du 17ème Festival des musiques sacrées. Sous l’ombre d’un arbre bienveillant, un public haut en couleur, composé de divers nationalités, a répondu présent âme et corps à l’appel de l’ensemble indonésien «Sybbanul Akhyar», pour le dernier concert du festival, dans le musée Batha. De Java en Indonésie, pays de 200 millions de musulmans, les sept musiciens de «Sybbanul Akhyar» sont venus montrer qu’il existe à des milliers de kilomètres du Maroc, la même ferveur joyeuse, le même amour pour le Prophète Sidna Mohammed, «Paix et salut sur Lui», ont-ils chanté. Leur musique simple mais envoûtante semblait dire : «Et si le paradis existait quelque part et s’il y avait un monde où tout le monde, toutes les races pouvaient être heureuses, dansant ensemble dans la paix et la félicité, dans un même rythme du cœur, celui de l’amour de l’Homme, du Prophète Paix et salut sur Lui». «Ya hanana, Ya hanana», chantaient-ils. (Que nous sommes sereins et contents). «Nous sommes très heureux, fiers et surpris d’avoir été accueillis si chaleureusement par ce public hétéroclite. On ne s’y attendait pas, d’autant plus que c’est la première fois que nous venons au Maroc», a indiqué à ALM à l’issue du concert Yusuf Abdul Mohamad, l’un des membres de la troupe. La musique de « Sybbanul Akhyar» est héritée de la culture yéménite soufie datant des premiers siècles d’islamisation du sud-est asiatique. Intitulé «Hajir marawis», ce style musical se réfère un ensemble de percussions «hajir» (tambour à double membrane) et «mawaris» ( petits tambourins) auxquelles sont ajoutés le Oud et le violon.
«Paix et Amour», c’est aussi le message qu’a chanté l’Irakien Kadem Saher, samedi soir, à Bab Al Makina. Un concert marqué par une première partie faite par la jeune chanteuse marocaine Asma Lamnawar. Rayonnante, enceinte de son 5ème mois, elle a repris un répertoire de chansons marocaines louant le Prophète, à l’instar de «Ya Mohammed koun li chfiâ» de Brahim Alami, ou la fameuse «El horm ya Rassoul lah», entre autres. Ceci avant que Kadem Saher, le «crooner lover» arabe ne chante en duo avec elle «Mahkamah» (tribunal). «Une œuvre dont j’ai moi-même composé la musique et qui est très difficile alliant en même temps entre «tarab» et une interprétation dramaturgique. C’est pour ces raisons que mon choix pour la voix féminine qui devait l’interpréter s’est porté sur Asmaa Lamnawar», avait-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue avant le concert. Et d’ajouter : «Mahkamah est aussi une chanson qui défend le droit de la femme et à travers laquelle, celle-ci exprime en toute sincérité la souffrance causée par un homme négligeant et oisif».
Par ailleurs, après ce duo, le charismatique chanteur irakien a enchaîné avec des titres connus de son répertoire et ayant principalement l’amour et la femme pour thème. Selon lui, «le festival des musiques sacrées encourage les artistes à puiser dans le meilleur d’eux-mêmes et à rechercher une musique et des textes profonds et poétiques à la hauteur de l’extrême exigence et du prestige du public et des intellectuels de Fès». Notons que lors de la conférence de presse, Kadem Saher a dévoilé plein de nouveautés. Notamment qu’il est en pleine préparation d’un projet ambitieux intitulé «L’épopée de Gilgamesh» et pour lequel il construit un studio spécial au Maroc. Il a aussi abordé son retour en Irak il y a un mois après 15 ans d’absence d’Irak. Retour initié en tant qu’ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef et dans le cadre d’un programme pour la construction d’hôpitaux et d’écoles pour les enfants des régions reculées de l’Irak.

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