Culture

Festival de Marrakech, la rafle des asiatiques

Le cinéma asiatique est sorti vainqueur de la deuxième édition du festival international du film de Marrakech. «L’étoile d’or» est revenue au long-métrage «Go» du réalisateur japonais Isao Yukisada. Le prix spécial du jury a été remporté par un film britannique où il existe une forte présence d’Indiens : «end it like Beckham» de Gurinder Chadha. Le prix d’interprétation féminine est également resté en Asie. C’est tout naturellement Clara Khoury qui l’a remporté pour son jeu à la fois tendre et intense dans «Le mariage de Rana», le film palestinien de Hany Abou Assad. Le prix d’interprétation masculine est aussi asiatique. Il a récompensé l’acteur principal de «Go», Yusikhe Kebozuka.
Le prix du scénario ne quitte pas les limites géographiques du plus grand des cinq continents. Il a récompensé le Bengali Tareque Masud pour son long-métrage «L’oiseau d’argile». Il n’y a guère qu’une seule distinction qui a échappé à la razzia des Asiatiques: le prix de la mise en scène qui a primé «La cité des dieux» du Brésilien Fernando Mereilles. En récompensant «Go», le jury rend hommage au cinéma asiatique basé sur un mélange de violence et de mise à nu des sentiments dans ce qu’ils ont de plus tragique. Ce film raconte les tribulations d’un jeune Coréen né au Japon. Il est sujet aux pires tracasseries de la part des enfants japonais qui lui rappellent à toute occasion son pays d’origine.
Cette différence, il la vit d’abord dans une école réservée aux immigrés coréens. Il accepte mal ce rejet, d’autant plus qu’il se sent aussi japonais que ceux qui ne laissent passer une occasion pour lui rappeler qu’il n’est pas des leurs. Adolescent, il va se battre pour exister. Le réalisateur de «Go» a exploité toutes les techniques des combats martiaux qui font la renommée du cinéma en provenance de la Chine et du Japon dans le monde. Il a rendu la violence sans euphémisme : gorge tranchée, sang qui gicle, langue coupée. L’usage des armes blanches est un leitmotiv de ce film. Leur lame brille dans la nuit comme une lune macabre et froide. Par la force de son corps, le jeune interprète réussit à s’intégrer dans un lycée. Ses capacités sportives lui valent cette reconnaissance. Mais son père ne l’entend pas ainsi. Il voit d’un mauvais oeil la japonisation de son fils. Conflit, déchirure du fils entre sa détermination à s’intégrer dans la société japonaise et l’ascendant de son père qui tient à l’identité coréenne des siens.
Le jeune Sugihara fera une rencontre qui va transformer sa vie. Celle d’une Japonaise dont il va tomber éperdument amoureux. Les scènes de violence se réduisent avec l’apparition de Sukari. Le réalisateur Isao Yukisada a signé dans « Go », son quatrième long-métrage, une oeuvre d’une technicité parfaite. La musique est exploitée de façon à augmenter l’expression des sentiments des personnages. C’est l’un des points forts du film. Lorsque les personnages peinent à dire, d’autant plus que la communication est l’une des clefs pour entrer dans le monde de ce film, la musique vient à la rescousse pour nous faire sentir tout ce qu’ils ressentent et qu’ils n’arrivent pas à exprimer. L’univers du long-métrage qui a remporté le prix spécial du jury est diamétralement opposé à celui de « Go ». « Bend it like Beckham » de Gurinder Chadha est une comédie drôle, divertissante, optimiste.
Le film a été ovationné par le public pendant plusieurs minutes. Jess, une Indienne vivant à Londres, n’a qu’un seul rêve : botter le ballon comme le joueur de Manchester David Beckham. Elle intègre au grand dam de sa famille une équipe de foot féminine et y brille. Sa mère est farouchement opposée à ce qu’elle devienne une joueuse de foot, d’autant plus qu’elle compromet le mariage de sa soeur. Mais Jess (Parminder Nagra) redouble d’inventivité pour continuer de jouer. A force d’opiniâtreté, sa famille cède pour la laisser se dévouer à sa passion.
Avec « Bend it like Beckham », Gurinder Ghadha a signé un film drôle qui tient autant de l’humour britannique que des scènes de chant et de danse des films indiens. Un film où le divertissement et le plaisir prédominent. Il est sans épaisseur. Mais le cinéma, c’est aussi un bon moment qu’on passe avec des films qui font croire à un monde meilleur. Le jury a voulu récompenser la légèreté et le bonheur que communique ce film. Il n’a pas eu tort !

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