Culture

Festival Malhouniate de Casablanca : Les jeunes toujours attachés au Malhoun

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La deuxième édition du festival Malhouniate de Casablanca s’est clôturée dimanche 14 août. Cette rencontre entre les amateurs du Malhoun venus de Marrakech, Fès, Tanger, Oujda, Essaouira, Rabat-Salé et même de France a constitué une occasion pour revenir sur le rayonnement de cet art partie intégrante du patrimoine culturel marocain. Ce dernier était en déclin, il y a quelques années. On avait peur que ses maîtres disparaissent et emmènent avec eux leur trésor. Peu d’événements étaient dédiés au Malhoun. Et même quand les chioukh étaient éminents, la diffusion de leurs œuvres était limitée dans un cercle précis d’initiés. Aujourd’hui la rencontre avec le large public est devenue plus accessible grâce à des événements comme celui de Casablanca, El Jadida, Rachidia… «Mais ce qui fait que cet art perdure, c’est surtout que de plus en plus de jeunes s’y intéressent, malgré l’envahissement massif de nouveaux courants musicaux», souligne Mustapha Khalili, directeur artistique du festival de Malhouniate de Casablanca. Ainsi aujourd’hui , selon Mohamed Rachek, chercheur en Malhoun, les jeunes pratiquent le Malhoun dans des conservatoires, l’intérêt académique est accru, des thèses et des recherches universitaires lui sont dédiées, on transcrit et on sauvegarde le répertoire . «A ce jour, quelque 5000 «kassida» (long poème de Malhoun) ont été réunies en six volumes par l’Académie du Royaume sous la direction de Dr. Abass El Jirari», précise M. Rachek. Et pour cause, le Malhoun est le «diwan» des Marocains. C’est un document social et historique inédit d’une beauté poétique et esthétique inestimable, recouvrant tous les aspects de la vie des Marocains depuis des lustres. Et il est toujours ouvert à l’innovation. C’est ce qu’ont souligné les intervenants lors d’une table ronde organisée dimanche 14 août à Casablanca. «L’expérience des Jil Jilala ou de Nass El Ghiwane illustre cette ouverture du Malhoun et sa capacité d’évoluer. Ces troupes ont même été soutenues dans leur mission par les chioukh et les maîtres du Malhoun», a estimé Mohamed Rachek. Pour sa part, l’artiste et passionné de Malhoun, Nourredine Chemach, a estimé qu’outre sa beauté, «le Malhoun traduit et reflète la spécificité de l’identité de l’homme marocain, arabe, musulman, africain. Et ce à travers les histoires, anecdotes, fables, légendes et morales qu’il transmet». Et d’ajouter : «Cet art a toujours puisé dans la culture populaire et les dialectes de diverses régions lesquelles ont rencontré une langue arabe et une esthétique soutenue. Ceci en parfaite symbiose et proximité avec les traditions locales, la religion musulmane et en répondant par ses thématiques aux soucis et aux aspirations du peuple». Pour l’universitaire Fouad Guessouss, le Melhoun est une littérature révélatrice de la spécificité marocaine, comprenant également une dimension politique «Les auteurs du Malhoun étaient des gens très en avance sur leur temps», a-t-il indiqué. «On trouve dans leurs répertoires si anciens des idées modernes tel que le droit de la femme à choisir son époux institué dernièrement au Maroc par la Moudawana» a-t-il expliqué. Selon lui, «l’enseignement d’une quarantaine de kassida de Malhoun à un jeune enfant en ferait un alim digne des Qaraouiyines».

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