Culture

Fettah Oubbou : «Chaque artiste doit choisir sa ligne musicale»

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ALM : Comment qualifiez- vous vos différentes participations cet été au festival de «Tifawin» de Tafraout et celui d’Ifrane devant votre public marocain?
Fettah Oubbou : Les différentes participations s’effectuent bien parce qu’on vit sur scène de grands moments de communion musicale avec le public. On voit que c’est un public imprégné de musique et de culture musicale et qui donne une très grande importance aux paroles de nos chansons. Quoiqu’on ait quelques peurs au début vu le style de notre groupe.

Peut- on dire aujourd’hui que les festivals au Maroc aident à l’émergence de la musique amazighe ?
Il est sûr que ses différents festivals jouent un très grand rôle dans cet émergence, ceci dans la mesure où on assiste à des programmations riches et diversifiées qui permettent de mettre en avant la musique amazighe. Notre participation au festival de «Tifawin» nous a permis de constater que grâce à des moyens limités, le public a assisté à un programme très riche en matière de musique amazighe. Un programme qui a su réconforter le public dans tous les registres aussi bien des «rouaiss» que des groupes tel «Oudadane» ainsi que des nouveaux styles émergents sur la scène musicale amazighe.

D’après votre expérience musicale, est ce qu’on peut dire que cette musique même a trouvé aujourd’hui son chemin vers la World Music ?
Je ne crois pas qu’on est arrivé à ce stade et la plupart du temps je me sens mal en voyant que les jeunes adoptent certains styles musicaux qui sont en dehors de leurs contextes. Toute musique a son contexte et les circonstances de son émergence tout en transmettant un message lié à ce contexte. Nous avons dans notre culture musicale une très grande richesse. Je ne suis pas en train de dire qu’il faut rester authentique à cent pour cent dans la mesure où l’authenticité peut tuer toute innovation mais chaque artiste doit prendre soin de choisir sa ligne musicale. Même en voulant faire passer la musique amazighe à travers le monde il faut être très vigilant dans ses choix.

On voit dans votre groupe une très grande diversité au niveau des instruments musicaux et au niveau de vos ressources humaines, pourquoi cette diversité ?
Ce choix s’est fait exprès dans la mesure où nous cherchons une musique et un son unique. Nous essayons de donner une musique où se rencontrent plusieurs instruments : guitare, saxophone, la clarinette, banjo et luth mais utilisés de manières différentes. Nous donnons une très grande importance à cette diversité sachant que la naissance de notre album nous a demandé deux ans de travail acharné.

Y ’a-t-il du nouveau pour le groupe «Aza» ?
Oui, dès notre retour aux Etats-Unis nous allons rentrer au studio. Nous pensons réaliser quelque chose de traditionnelle mais dans un style différent, sachant qu’aujourd’hui les offres
sont plus courantes pour la musique du cinéma c’est pour cela que nous essayons de réaliser des compositions dans ce sens et de propulser la musique amazighe dans la World Music Nous sommes en Californie et notre proximité avec Los Angeles et Hollywood nous pousse dans ce sens.

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