Culture

Focus : Quand on aime la vie, on va au cinéma

Il se passe quelque chose au quartier Sidi Moumen. Malheur à qui mal y pense. Ce dont il s’agit, ce n’est pas de ces bombes humaines, ni de ce spectacle de terreur qu’elles ont semée en ce 16 mai de macabre mémoire à Casablanca, ni de l’idéologie de la haine, et moins encore de cette sacrée misère au nom de laquelle des jeunes dévoyés ont commis l’irréparable.
Espérons que tout cela s’est envolé une bonne fois pour toutes avec la fumée des explosions qui ont causé des drames inutiles. Sidi Moumen se découvre, aujourd’hui, une autre religion que les procès en apostasie, que les appels au Jihad, que le mépris viscéral et insoutenable du droit à la vie.
Ce quartier, qui s’est tristement rendu célèbre par la dérive jihadiste et takfiriste, se découvre, disions-nous, une nouvelle religion.
Et c’est tout simplement remarquable. Ce quartier a célébré, vendredi dernier, le premier anniversaire de la création de l’Institut de formation aux métiers du cinéma, le premier en son genre dans la mégalopole casablancaise. Qui a dit : «Quand on aime la vie, on va au cinéma ?» Les jeunes de Sidi Moumen, ainsi que des quartiers avoisinants, n’ont pas boudé le plaisir de s’associer à la grand-messe. Saâd Chraïbi, l’invité d’honneur de cet événement, n’en revient pas. Pas plus que Hamid Basket, qui n’est autre que le directeur de l’Institut, créé en 2008 grâce à l’INDH. «Nous avons été agréablement surpris que les jeunes de Sidi Moumen se soient déplacés en grand
nombre ! », s’exclament-ils. Les jeunes ont dévoilé une soif remarquée et remarquable pour l’art en général, le cinéma en particulier. On relève chez eux également un formidable engouement pour la formation aux métiers du cinéma. La passion est là, le talent aussi. Quant à la misère de ces jeunes, ne devrait-elle pas leur donner plutôt des raisons de se surpasser, en vue de surmonter leur condition de précarité ? «Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. Ce qui me tourmente, c’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné». Saint-Exupéry a vu juste.       

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