Culture

GENAP : Une exposition qui veut plaire

© D.R

C’est dans l’enceinte de la cathédrale du Sacré-Coeur que se tient la Grande exposition nationale des Arts plastiques. Exposition qui, on se rappelle avait fait l’objet quelques jours auparavant d’une vive polémique opposant l’artiste-peintre Abdelatif Zine et Ahmed Jarid, le directeur de cabinet du ministre de la Culture Mohamed Al Achâari.
En effet, selon Abdelatif Zine, l’idée de cette exposition lui appartenait, il reproche à Ahmed Jarid de lui avoir voler l’idée. Malgré ces malentendus, les membres de l’Association Village des ateliers d’artistes ont tenu à organiser cette exposition qui était vue selon M. Zine comme un salon des arts plastiques. Qui dit salon dit commerce. Or, « les tableaux qui sont exposés dans cet espace ne sont pas mis en vente, l’objectif est de montrer au public marocain les oeuvres de tous les artistes marocains que compte le pays », déclare l’artiste-peintre Abdellah Hariri et membre du comité d’organisation. Il s’agirait de faire une sorte de bilan de 50 ans d’art contemporain au Maroc. Cependant, l’exposition regroupe près de 200 artistes marocains, certains très connus, d’autres le sont moins. Il n’y a eu aucun critère de sélèction des oeuvres qui sont exposés dans cet espace de la cathédrale du Sacré-Coeur. En pénétrant les lieux, le regard se voit perdu, voire même désorienté. Mais cette situation a été voulu par les organisateurs pour une question de confort et pour éviter les mécontentements. Toiles, sculptures, photographies, gravures, le tout est installé de manière anarchique. Le mot d’ordre est uniquement de rassembler les oeuvres sans les classer. « Nous avons pensé au début à installer les travaux par génération, mais cela nous posé un problème, cela pouvait créer des jaloux » ajoute Abdellah Hariri. Après coup, l’idée leur est venu de procéder à un classement par ordre alphabétique, mais on finit par opter pour la formule de mélanger tous les artistes ensemble. Ainsi, on trouve des anciens à côté des nouveaux, des noms comme Housbane, Ouardane, sont installés à côté de Melehi, Belkahia pour ne citer que ceux-là. Ainsi, de cette manière, les organisateurs ont voulu faire plaisir à tout le monde, toute personne qui a à un certain moment de sa vie peint se voit aujourd’hui présent dans une « grande exposition des arts plastiques » à côté des précurseurs de l’art contemporain au Maroc. Faire plaisir à tout le monde est-ce cela le vrai objectif de cette exposition ? Une exposition qui ressemble plutôt à une grande foire. En outre, pour les spectateurs non avertis, cela en fait un peu trop d’avoir à observer d’un coup 200 travaux, composés de peintures, de gravures, de photographies mais aussi de sculptures. Ainsi, les oeuvres d’Ikram Kebbaj, Sijelmassi et aussi Rahoule sont, elles aussi, inclus dans l’exposition, elles ont été installées au centre de l’espace. Ceci sans oublier les « bicyclettes» de Abdelkrim Ouazzani qui donnent un aspect plutôt décoratif.
Selon les initiateurs de cette manifestation, cette exposition est le fruit de 2 ans de travail, pour pouvoir contacter tous les artistes marocains pour avoir leur accord afin de participer à cet événement. Dans une de ses déclarations à la presse, Lahbib M’seffer, commissaire de l’exposition a déclaré «Cette exposition, nous a nécessité deux ans de préparations. L’idée a eu le temps de mûrir entre le ministère de la Culture et l’Association Village des ateliers d’artistes ». En somme, la grande exposition nationale des arts plastiques a été installée dans le but d’établir une sorte de bilan de 50 années des arts plastiques au Maroc. Cependant, toutes les tendances sont ici représentées sans aucun classement. Si les spectateurs n’ont aucune idée sur le mouvement pictural au Maroc, ils ne pourront peut –être pas profiter de cette exposition. Il faudrait d’abord commencer par réglementer ce secteur et savoir qui est artiste-peintre et qui ne l’est pas afin de ne pas fausser les regards et les jugements. En attendant et pour les organisateurs, «cette exposition est une vraie réussite».

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